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En renflouant le Credit Suisse, l’Arabie saoudite étend son influence sur les entreprises occidentales

En renflouant le Credit Suisse, l’Arabie saoudite étend son influence sur les entreprises occidentales
(Getty Images)

La Saudi National Bank (SNB) semble jouer un rôle majeur dans le plan de sauvetage de la banque suisse en pleine tourmente, Credit Suisse. La SNB, qui est contrôlée par le gouvernement saoudien, injectera jusqu’à 1,5 milliard d’euros dans Credit Suisse, ce qui lui donnera une part de 9,9% de la banque suisse en retour.

La SNB deviendrait ainsi le premier actionnaire du Credit Suisse, avec une participation deux fois plus importante que la participation actuelle (plus de 5%) de ses rivaux régionaux du Qatar. La SNB rejoint ainsi un autre actionnaire saoudien à bord du capital du Credit Suisse : Olayan Group. L’entrée de la SNB, qui est contrôlée par le fonds souverain de l’Arabie saoudite, signifie que le prince héritier controversé Mohammed ben Salmane (MBS) a maintenant une influence presque directe sur la banque suisse.

Soft power

Les observateurs voient dans cette injection de capital une preuve supplémentaire de la volonté de MBS de construire un soft power en Occident par le biais d’alliances commerciales. L’exemple récent le plus spectaculaire était l’acquisition du club de football évoluant de Premier League anglaise, Newcastle United, par le biais du Public Investment Fund (PIF).

Toutefois, la Saudi National Bank laisse entendre dans son communiqué, paru dimanche, qu’il s’agit avant tout d’un investissement financièrement intéressant et souligne qu’elle ne nourrit aucun projet de rachat plus important.

« Nous n’avons actuellement aucun plan pour aller au-delà d’une participation de 9,9% dans le Credit Suisse. Tout investissement futur serait évalué individuellement à ce moment-là en pesant soigneusement les avantages en fonction de l’impact financier et de la création de valeur à long terme pour les actionnaires. »

Ou librement traduit : il s’agit d’affaires, et non de géopolitique, selon la SNB. Si la banque parle d’un « partenariat stratégique et technique » avec les Suisses, c’est plutôt dans la direction opposée que cela aura lieu : l’alliance leur permettrait de développer de nouveaux services de gestion de fortune et de banque d’investissement en Arabie saoudite. Tout comme le Credit Suisse l’a fait précédemment au Qatar.

Mais quoi qu’il en soit, l’un des joyaux de la couronne du monde bancaire suisse devra désormais répondre aux cheikhs du pétrole d’Arabie saoudite.

(CP)

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