Comment une guerre en Ukraine peut affecter votre porte-monnaie

Les États-Unis ont averti le week-end dernier que la Russie pouvait envahir l’Ukraine à tout moment. Cette menace de guerre jette un froids sur les marchés financiers. Une invasion russe pourrait donc avoir de lourdes conséquences pour notre économie. Mais dans quelle mesure une action militaire peut-elle avoir un impact sur votre situation financière ?

Selon, entre autres, Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, la Russie peut attaquer son voisin à tout moment. Cet avertissement (vendredi dernier) a suffi à faire plonger les bourses européennes dans le rouge lundi matin. La Bel20 est même passée sous la barre des 4 000 points. Entre-temps, un modeste mouvement de reprise est en cours, mais les graphiques de prix sont toujours dans le rouge.

Des prix de l’énergie encore plus élevés

Le conflit à la frontière entre l’Ukraine et la Russie peut sembler lointain, mais un conflit armé dans cette région peut également avoir de lourdes conséquences pour nous. Par exemple, les prix de l’énergie pourraient encore augmenter. Le prix du pétrole flirte avec la barre des 100 dollars. Actuellement, le prix du baril de pétrole Brent est de 93,7 USD.

Les prix du gaz monteraient également en flèche en cas d’invasion de la Russie. Environ 6 % de notre gaz provient de Russie (et 40% au niveau européen). Il est fort probable que ce chiffre augmente dans les années à venir, car la fermeture (éventuelle) des centrales nucléaires se profile à l’horizon. Nous sommes donc de plus en plus dépendants de l’énergie étrangère. Des prix de l’énergie plus élevés rendront également de nombreux autres produits plus chers. Les producteurs répercutent en effet à terme les coûts plus élevés sur le client.

Les appareils électroniques et les voitures risquent eux aussi de devenir plus chers en cas de conflit. De nombreuses matières premières nécessaires à la fabrication de puces informatiques – comme le néon et le palladium – sont produites en Russie et en Ukraine. L’offre de ces derniers est donc menacée, ce qui entraîne une hausse des prix. Le mois dernier, le prix du palladium a augmenté de 8,4 %, en raison de la montée des tensions en Europe de l’Est. Plus tôt en 2014, lorsque la Russie a annexé la Crimée, le prix du néon a augmenté de 600 %.

Plus d’inflation

Cette hausse des prix se traduit par une augmentation de l’inflation. Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), prévoit un retour de l’inflation à 2 % l’année prochaine. Mais un conflit entre l’Ukraine et la Russie pourrait mettre des bâtons dans les roues. Et pourtant, nous sommes déjà confrontés à une inflation vertigineuse. L’inflation belge a atteint 7,59 % en janvier (sur une base annuelle), le niveau le plus élevé depuis 1983.

Les personnes qui veulent protéger leur pouvoir d’achat sont dans une situation difficile. Le compte d’épargne n’offre pas une protection suffisante contre l’inflation. L’investissement est, pour ainsi dire, la seule alternative, mais les tensions géopolitiques en Europe de l’Est et les hausses imminentes des taux d’intérêt mettent les marchés boursiers sous pression.

L’espoir principal est désormais que le chancelier allemand Olaf Scholz propose une solution diplomatique cette semaine. Il s’entretient à la fois avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président russe Vladimir Poutine.

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