Combiner CO2 et hydrogène : le cocktail explosif de l’UE pour assurer le futur de l’industrie des carburants synthétiques

D’après les spécialistes, le CO2 et l’hydrogène sont les éléments clés de la future industrie européenne de carburants synthétiques faiblement émetteurs de carbone. Ces deux molécules peuvent être combinées pour produire notamment des carburants synthétiques et du méthane de synthèse, qui peuvent remplacer les carburants fossiles tout en captant le CO2 dans l’atmosphère.

Pourquoi est-ce important ?

Les experts européens de l'énergie rivalisent d'ingéniosité pour fournir de nouvelles sources d'énergie non fossile à faible teneur en carbone, des efforts qui doivent d'aider l'UE à atteindre ses objectifs climatiques.

L’essentiel : Le mélange de CO2 et d’hydrogène permet de produire des carburants synthétiques à forte densité énergétique.

  • Ces carburants synthétiques sont neutres sur le plan climatique, à condition :
  • Un tel carburant convient particulièrement aux secteurs de l’aviation et de la marine.
  • En outre, le mélange de CO2 et d’hydrogène est souvent utilisé pour produire du méthane de synthèse, qui peut être utilisé comme combustible pour produire de l’électricité ou pour alimenter des véhicules fonctionnant au gaz naturel.
    • Ce carburant de synthèse est la raison pour laquelle l’Allemagne et six autres pays sont venus entraver le projet de l’UE d’interdire les moteurs thermiques à partir de 2035.

En marge : La Commission européenne a déjà perçu le potentiel du captage de CO2 pour le transformer en matière première pour l’industrie.

  • En octobre dernier, elle a annoncé qu’elle travaillait sur une stratégie de captage et d’utilisation du carbone (CCUS) qui devrait être publiée avant la fin de 2023.
  • Un double avantage pour l’environnement et l’industrie :
    • La captation de CO2 permet de retirer du dioxyde de carbone de l’atmosphère, ce qui réduit la quantité de gaz à effet de serre dans l’air.
    • Il peut alors être utilisé pour servir de carburant dans l’industrie.
  • « Le CO2 est le deuxième pilier de l’économie des molécules », explique à Euractiv Chris Bolesta, chef d’équipe à la direction de l’énergie de l’UE, chargé de la CCUS. « Nous voulons imposer à certains marchés l’obligation de fournir une capacité de stockage du CO2, afin que le marché ait la certitude qu’il y aura un stockage et qu’il puisse investir dans la capture et le transport » de CO2.
    • Le nombre de projets ayant manifesté leur intérêt pour l’injection de CO2 en Europe « s’élève à plus de 80 millions de tonnes par an ».
    • Il a précisé que cette stratégie « suit les traces de l’hydrogène ».
  • En mars, la Commission européenne s’est fixé pour objectif d’atteindre une capacité annuelle de captation de CO2 de 50 millions de tonnes d’ici à 2030.
  • Ce premier objectif vise à atteindre un total de 550 millions de tonnes de CO2 capturées par an d’ici à 2050.
  • À l’échelle mondiale, la capacité de stockage de CO2 devrait atteindre une gigatonne par an, soit un milliard de tonnes, selon la responsable des affaires européennes chez le géant de l’énergie Total Energies, Gabrielle Gauthey, lors d’un événement organisé par Euractiv.
    • Mais cela ne suffirait pas couvrir les besoins de l’industrie. « Il serait bon d’avoir sept gigatonnes par an, ce qui est énorme », admet-elle.

Il y a plus : la captation de CO2 peut en outre créer de nouvelles opportunités économiques, notamment en développant des technologies innovantes pour capturer, stocker et utiliser le CO2, ainsi qu’en créant de nouveaux marchés pour les produits dérivés du CO2.

Plus