Web Analytics

Et si la Chine n’avait pas dit son dernier mot ?

Et si la Chine n’avait pas dit son dernier mot ?
Photo by NOEL CELIS/AFP via Getty Images

C’est assez rare que pour être souligné. En Chine, deux indicateurs économiques ont surpris positivement les analystes.

Pourquoi est-ce important ?

La reprise chinoise post-covid s'est écrasée en Chine, menant le pays jusqu'à la déflation. Plombée par une population vieillissante, un chômage des jeunes très élevé et un secteur immobilier en crise, l'économie chinoise ferait face à long déclin, après quatre décennies portées par une forte croissance.

Dans l’actu : la Chine voit deux indicateurs progresser.

  • Les ventes au détail se sont accélérées en Chine. Elles ont augmenté de 4,6% en août par rapport à l’année dernière, dépassant les 3% attendus par les économistes sondés par Reuters.
  • Idem pour la production industrielle qui a progressé de 4,5% en août par rapport à l’année dernière, mieux que les 3,9% attendus et mieux que l’augmentation de 3,7% annoncée pour juillet.
  • Le taux de chômage dans les villes est resté stable à 5,2%, mais le bureau chinois des statistiques n’a pas communiqué sur le chômage des jeunes, comme Pékin l’avait annoncé. Le bureau des statistiques a dit vouloir revoir sa méthode de calcul.

Par communiqué, le bureau semble satisfait des données : « L’économie nationale a montré une bonne dynamique de reprise avec un développement de haute qualité, qui a réalisé des progrès solides et des facteurs positifs accumulés. »

Il fallait que la bulle immobilière éclate

L’essentiel : n’enterre-t-on pas la Chine trop vite ?

  • Il est vrai que la Chine traverse une crise profonde, et que le boom économique de quatre dernières décennies est sans doute derrière elle. Mais il ne faudrait pas l’enterrer trop vite.
  • Alors certes, la croissance chinoise de cette année ne sera pas celle escomptée : Bloomberg vient de revoir ses prévisions à la baisse, passant d’une croissance de 5,7% du PIB à 5,1%.
  • Et les freins démographiques, la crise de l’immobilier, le ralentissement économique mondial et la perte de confiance des consommateurs chinois devraient porter la croissance à 3,5% d’ici à 2030. Ce qui est bien loin des standards chinois, avec une croissance moyenne de 9% au cours des 40 dernières années.
  • Mais la crise immobilière pourrait être un mal nécessaire. Avec une dette cumulée de 1.900 milliards de dollars, soit 12% du PIB chinois, le secteur immobilier risque de faire défaut. Un trou que même Pékin ne peut pas combler. Les propriétaires vont déchanter (baisse des prix), les promoteurs (pertes sèches), les banques (prêts douteux) et les gouvernements régionaux (taxe foncière) vont voir rouge. Mais il était temps que cette bulle immobilière éclate, car c’était de toute façon inévitable.
  • Bloomberg souligne toutefois que la crise immobilière qui dure depuis plus d’un an n’a pas plongé le pays dans la récession ni la crise financière. Bloombergs Economics a calculé que l’offre de logements doit diminuer de 30 % pour s’aligner sur la demande fondamentale. Or les constructions ont déjà chuté de 18 %. On serait donc plus proche de la fin que du début de la crise immobilière.
  • Ensuite, la Chine continue de fonctionner sur des secteurs clés. Et le plus emblématique d’entre eux est sans doute celui des voitures électriques. La Chine pourrait devenir dès cette année le premier exportateur mondial de voitures, au sens large, devant le Japon.
  • Enfin, ce n’est pas la première fois que les analystes occidentaux enterrent la Chine. Au cours de ces 40 années de croissance, la Chine a connu quatre crises : en 1989, après le massacre de la place Tiananmen ; en 1998, lors de la crise financière asiatique ; en 2008, lors de la crise financière mondiale ; et en 2015, après une dévaluation ratée du yuan.
Plus d'articles Premium
Plus