Brexit, soins de santé, climat… Ursula von der Leyen fait le point sur l’état de l’Union européenne

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prononcé ce mercredi matin son premier discours sur l’état de l’Union devant le Parlement européen.

Rendez-vous annuel incontournable des présidents de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, première femme nommée à ce poste, s’est pliée à l’exercice du discours sur l’état de l’Union. Morceaux choisis:

Brexit

‘Il est impossible de le modifier unilatéralement, de l’ignorer ou de cesser d’en appliquer les dispositions’, a déclaré Ursula von der Leyen, à propos de l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne signé en janvier dernier. ‘C’est une question de droit, de confiance et de bonne foi.’

Soins de santé

Après avoir rendu hommage au personnel de soins de santé en préambule de son discours, la présidente de la Commission a abordé le sujet de la crise du Coronavirus. ‘Notre priorité absolue est de sortir de tout cela et aider les gens qui en ont besoin. Nous devons faire en sorte que notre nouveau programme ‘L’UE pour la santé’ résiste à l’épreuve du temps.’

Ursula von der Leyen a également la future création ‘d’une agence de recherche et de développement biomédicaux avancés au niveau européen, comme cela existe aux États-Unis’. ‘Nous devons créer une Union européenne de la santé plus forte’, a-t-elle martelé.

Climat

L’objectif 2050 est une des pierres angulaires du ‘Green Deal’ européen, ambition centrale de l’exécutif européen dirigé par l’Allemande depuis l’année dernière.

Ursula von der Leyen a déclaré devant les eurodéputés qu’elle viserait une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2030, contre un objectif de -40% actuellement.

‘Un objectif ambitieux, réalisable et bénéfique pour l’Europe’, a assuré la présidente de l’exécutif européen. ‘Les émissions ont déjà baissé de 25% depuis 1990, tandis que notre économie a connu une croissance de plus de 60%. Et maintenant, nous avons davantage de technologie, d’expertise, etc.’

Économie

Durant le volet économique de son discours, Ursula von der Leyen a appelé à avoir une union économique et européenne plus forte. Elle souhaite également voir le rôle international de l’euro être renforcé.

Concernant, le travail, la présidente a affirmé que ‘la dignité du travail doit être sacrée’ et que ‘tout le monde doit avoir un salaire minimum’. ‘Le salaire minimum fonctionne. Il est temps que le travail paie’, a-t-il résumé.

Turquie

Concernant la Turquie, Ursula von der Leyen s’est montrée très ferme. ‘Oui, la Turquie se situe dans une région qui connaît des troubles. Et oui, elle reçoit des millions de réfugiés, pour l’accueil desquels nous versons une aide financière considérable. Mais rien de tout cela ne justifie les tentatives d’intimidation de ses voisins’, a-t-elle déclaré.

‘Nos États membres, Chypre et la Grèce, pourront toujours compter sur une solidarité totale de l’Europe pour protéger leurs droits légitimes en matière de souveraineté’, a assuré la présidente de l’Union européenne, avant d’ouvrir la porte à la diplomatie. ‘La désescalade en Méditerranée orientale est dans notre intérêt mutuel. Il n’y a qu’une voie à suivre: se garder d’agir unilatéralement et reprendre les pourparlers en toute bonne foi, car c’est la voie qui mène vers la stabilité et les solutions durables.’

Migrants

La Commission européenne veut ‘abolir’ le règlement de ‘Dublin’ confiant la responsabilité du traitement des demandes d’asile au pays de première entrée des migrants dans l’UE.

‘Au cœur il y a un engagement pour un système plus européen’, a déclaré Ursula von der Leyen devant le Parlement européen. ‘Je peux annoncer que nous allons abolir le règlement de Dublin et le remplacer par un nouveau système européen de gouvernance de la migration’, a-t-elle poursuivi.

La proposition de réforme de la Commission devra encore être acceptée par les États.

LGBTQ

‘La Commission proposera bientôt une stratégie visant à renforcer les droits des LGBTQI (personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes, NDLR)’, a annoncé Ursula von der Leyen. ‘Je plaiderai en faveur de la reconnaissance mutuelle des relations familiales dans l’UE: si vous êtes parent dans un pays, vous êtes parent dans tous les pays’, ajoutant que les ‘zones sans LGBTQ’ décrétées dans certaines villes de Pologne ‘n’avaient pas leur place dans l’UE’.

Racisme

Enfin, la présidente de la Commission a dévoilé son intention de présenter un plan d’action contre le racisme et les ‘crimes de haine, qu’ils se fondent sur la race, la religion, le genre ou la sexualité’: ‘Il est temps à présent de construire une Union véritablement antiraciste – en condamnant le racisme, mais aussi en agissant.’

Dans sa ligne de mire: ‘des lois en matière d’égalité raciale là où des lacunes subsistent’ ; la lutte contre la discrimination en matière d’emploi, de logement ou de soins de santé ; une amélioration de ‘l’éducation et (des) connaissances sur les causes historiques et culturelles du racisme’ ; ainsi que les ‘préjugés inconscients, qu’ils soient le fait des citoyens, des institutions, voire des algorithmes.’

‘La Commission désignera son tout premier coordinateur en matière de lutte contre le racisme afin d’accorder à cette question une attention prioritaire’, a finalement promis Ursula von der Leyen.

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