La Belgique en lice pour accueillir Einstein, le télescope souterrain qui devra dévoiler les secrets des trous noirs

Quand on pense à un télescope, on imagine un fourmillement d’antennes et de lentilles quelque part dans un lieu désertique proche de l’Équateur. Mais Einstein sera bien particulier : il sera installé à près de 300 mètres sous terre. Et, avec un peu de chance, au moins partiellement dans notre pays.

Einstein, c’est quoi ? C’est un projet de détecteur d’ondes gravitationnelles terrestre de troisième génération, un observatoire qui sera consacré à mettre à l’épreuve la théorie de la relativité générale du grand savant d’origine allemande. Il nous aidera aussi à trouver les clefs pour mieux comprendre le Big Bang, la cause des trous noirs et la structure des étoiles à neutrons.

Une candidature triple

  • Le projet, soutenu par la Commission européenne, est un chantier commun des huit principaux instituts européens de recherche expérimentale sur les ondes gravitationnelles. Mais reste à trouver un site pour le construire.
  • Et parmi les pays candidats, on peut compter le nôtre : lors d’une conférence interministérielle à Bruxelles mardi, la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas ont signé une déclaration d’intention pour une candidature collective. L’Italie est également candidate, et a proposé l’île de Sardaigne.

Le chantier sera attribué à un pays-hôte – ou plusieurs – en 2026. La construction de ce premier détecteur d’ondes gravitationnelles de troisième génération au monde devrait commencer en 2028 et durer jusqu’en 2035.

Trois bras de 10 kilomètres de long

  • Si la Belgique et ses deux partenaires sont choisis, le chantier prendrait place, chez nous, à cheval sur les provinces de Liège et du Limbourg. Le sol meuble de cette région minimiserait les vibrations perturbatrices venues de la surface, tout en offrant la proximité d’importants centres de recherche.
  • Ce n’est pas instinctif quand on parle d’un observatoire, mais de la surface, on n’en verra pas grand-chose : le site se déploiera en trois bras de 10 kilomètres de long formant un triangle, entre 250 et 300 m de profondeur. Ceux-ci seront parcourus de faisceaux laser.
  • Le télescope enregistrera les ondes gravitationnelles causées par des phénomènes cosmiques tels que les collisions de trous noirs. On estime qu’il pourra mesurer mille fois plus d’ondes que les dispositifs similaires existants.

« Avec le Télescope Einstein, nous avons l’opportunité de renforcer la région des Trois Pays et en particulier la Belgique (avec les provinces de Limbourg et de Liège), au centre de la science mondiale.

Thomas Dermine, Secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques
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