Apple a annoncé ce mercredi qu’il allait baisser la commission demandée aux petits développeurs d’applications, à partir du 1er janvier 2021. La firme dit vouloir aider les PME touchées par la pandémie. Mais personne n’est dupe.
Actuellement, les développeurs qui proposent leur application sur l’App Store doivent payer une taxe de 30% à Apple sur tous les paiements effectués depuis leur appli.
Apple a annoncé du changement pour 2021. Pour les petits développeurs, la commission va être réduite de moitié, et ainsi passer à 15%. Dans les ‘petits développeurs’, l’entreprise californienne comprend ceux qui ont gagné moins d’un million de dollars par an – après commission – via l’App Store en 2020. Ce taux diminué sera également appliqué aux nouveaux développeurs.
Le taux de commission standard de 30 % de l’App Store reste en vigueur pour les applications qui vendent des biens et des services numériques génèrant plus d’un million de dollars de recettes après commission.
Acte de bonté…
Dans son communiqué, Apple motive sa décision par son intention de permettre aux ‘petits développeurs indépendants’ de continuer à ‘travailler pour innover et prospérer’ face à un ‘défi économique mondial sans précédent’.
En raison de la pandémie, de nombreuses entreprises tentent de se tourner vers le digital pour rester en contact avec leurs clients. Une numérisation qui s’avère parfois nécessaire à leur survie.
‘Les petites entreprises sont l’épine dorsale de notre économie mondiale et le cœur battant de l’innovation et des opportunités dans les communautés du monde entier. Nous lançons ce programme pour aider les propriétaires de petites entreprises à écrire le prochain chapitre de la créativité et de la prospérité sur l’App Store, et à créer le type d’applications de qualité que nos clients apprécient’, a déclaré Tim Cook, PDG d’Apple.
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… ou réaction face aux pressions ?
Malgré les bonnes intentions affichées par Apple, personne n’est dupe. La nouvelle mesure de la firme de Cupertino est surtout mise en place à cause des problèmes dans lesquels elle est embourbée.
La société californienne est ciblée par plusieurs enquêtes antitrust, tant en Europe qu’aux Etats-Unis. L’App Store est notamment ciblé. En mettant en place une politique – dont la commission de 30% fait partie – qui favorise ses propres applications face aux rivales, Apple ferait preuve de concurrence déloyale.
Apple Music, par exemple, est exempté de commission, au contraire de ses grands concurrents, tels que Spotify. Le service suédois de streaming a d’ailleurs porté plainte contre la firme américaine auprès de la Commission européenne. Même chose pour Epic Games – connu pour son jeu Fortnite – qui a attaqué Apple devant les tribunaux américains en août dernier et qui a étendu sa plainte aux juridictions australiennes ce mercredi. L’éditeur estime qu’Apple ‘impose un monopole absolu sur la distribution (des applications) et des restrictions sur les achats effectués au sein des applications’. En attendant, Fortnite est banni des iPhones.
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Absence de chiffres
À l’heure actuelle, l’App Store est le seul chemin que peuvent emprunter les développeurs pour proposer leurs applications sur les iPhones, iPads, Apple Watches et sur l’Apple TV. Apple n’autorise pas la présence d’autres magasins d’applications sur ses appareils.
De plus, Apple interdit les développeurs de proposer un lien vers un système de paiement externe: passage obligé par le système d’Apple pour tous les paiements. Impossible, donc, d’éviter la commission.
Apple n’a pas donné de chiffres concernant ces commissions. Personne ne sait combien celles-ci lui rapportent, ni la proportion des ‘petits développeurs’ qui vont bénéficier du nouveau taux de 15%.