Apple a jusqu’à présent fait office d’exception au sein des géants technologiques américains en n’annonçant aucune suppression de postes. Une exception qui pourrait s’avérer temporaire. La firme de Cupertino pourrait en effet être contrainte de licencier en masse.

L’actualité : Apple, Amazon, Meta et Alphabet présenteront leurs résultats trimestriels cette semaine.

• Des annonces très attendues par les investisseurs, car elles donneront le ton des stratégies de ces Big Tech pour les mois à venir.
• Les résultats pourraient être également l’occasion pour ces entreprises d’informer de nouveaux licenciements.

Le détail : Apple pourrait se mettre au diapason et annoncer des suppressions de postes.

•  La firme à la pomme a pour l’instant été quelque peu épargnée – même si Apple a perdu plus de 800 milliards de valeurs boursières en 2022 – par rapport à ses consœurs du secteur. Elle n’a en tout cas pas annoncé de restructurations au sein de ses équipes.
• Or, étant donné que le marché des smartphones a connu sa pire année depuis 2013, notamment la pire baisse jamais enregistrée pendant la saison des fêtes de fin d’année, période traditionnellement bonne pour l’industrie, et que l’iPhone représente ses plus grosses ventes de produits, les analystes s’attendent à ce que les résultats d’Apple pour cette période soient décevants.
• De quoi pousser l’entreprise à se mettre au diapason et revoir à la baisse ses effectifs.

« Comme pour d’autres grandes entreprises technologiques, nous nous attendons à ce qu’Apple ajuste ses effectifs pour refléter un environnement macroéconomique mondial de plus en plus difficile »

Tom Forte, analyste chez DA Davidson

Un avis qui n’est pas cependant partagé par tous. Selon Daniel Ives, analyste chez Wedbush, Apple préférera réduire certains coûts plutôt que de couper dans ses rangs, du moins pour l’instant.

Contexte : les principales entreprises technologiques américaines ont vu leurs actions décimées en 2022, de sorte que la plupart d’entre elles ont déjà annoncé des licenciements, ainsi que des restrictions budgétaires.  

• Les investisseurs recherchent des signes de revirement et des prévisions plus optimistes pour l’année à venir, même si les résultats de Microsoft et Tesla de la semaine dernière – positifs, mais avec des prévisions pessimistes – n’ont rien annoncé de bon pour leurs confrères.
• Après plusieurs années de croissance, boostée par la pandémie de coronavirus, les Big Tech se sont retrouvées en terrain inconnu en raison d’un contexte de ralentissement de la demande de produits, tant numériques, qu’électroniques et publicitaires.
• Et pour certains analystes, la chute n’est pas encore terminée.

Nouvelles vagues de licenciements possibles

Outre le ton pour les prochains mois, Amazon et Alphabet, qui ont déjà procédé à des coupures importantes dans leurs équipes, pourraient annoncer de nouvelles suppressions de postes.

• Les difficultés que ces entreprises ont rencontrées en 2022 devraient continuer de ralentir leur activité pendant un moment encore.
  • Le ralentissement post-Covid se poursuivra, leur faisant regretter leurs ambitions exagérées durant la pandémie qui les ont poussées à engager à tour de bras.
  • Pour Google, ce sont surtout les perturbations au sein du secteur de la publicité en ligne qui devrait lui nuire.

Des jours plus sombres pour Meta

Amazon et Alphabet ne seraient pas les seuls à continuer à souffrir en 2023. L’empire de Mark Zuckerberg, qui a connu une chute particulièrement brutale l’année dernière, devrait traverser des jours encore plus sombres dans les mois à venir, selon plusieurs analystes.

« En 2023, nous nous attendons à ce que Meta reste englouti dans des batailles ardues à l’intérieur de l’Octogone. À long terme, nous pensons que Meta bénéficiera de la tendance séculaire de la publicité numérique et innovera dans le métavers ; cependant, l’examen réglementaire persiste, des vents contraires internes subsistent et nous pensons que les jours les plus sombres de ce ralentissement sont devant nous »

Brian White, analyste de Monness Crespi Hardt, dans une note de recherche.

Au-delà des Big Tech

Le contexte macroéconomique ne fait pas que des victimes au sein des Big Tech, c’est tout le secteur qui souffre, voire au-delà.

• La semaine dernière, IBM a en effet annoncé son intention de licencier 3.900 personnes lors de la présentation de ses résultats, et ce, alors que l’entreprise s’est déjà séparée de 20 % de ses effectifs durant la pandémie.
• Le secteur des semi-conducteurs pourrait également suivre, alors que la pénurie de puces s’est transformée en surabondance. Plusieurs acteurs du secteur ont déjà annoncé des licenciements.