L’économie allemande est confrontée à une stagnation persistante


Principaux renseignements

  • L’économie allemande est confrontée à une stagnation persistante avec des prévisions de croissance modeste pour l’année prochaine.
  • Les principaux instituts de recherche économique prévoient une croissance limitée de 0,2 à 0,4 pour cent pour 2025, avec une reprise plus forte attendue en 2026.
  • Malgré les défis économiques, le marché du travail allemand reste relativement robuste, mais les entreprises prévoient de supprimer des emplois en raison de la faiblesse de l’économie.
  • Les performances économiques de l’Allemagne sont inférieures à celles des autres pays européens, les experts évoquant un « modèle économique » obsolète qui doit être réformé.
  • La BCE est confrontée à des défis pour équilibrer l’inflation et la croissance, ce qui nécessite un équilibre délicat entre le contrôle des pressions sur les prix et le soutien à l’expansion économique.

L’économie allemande est confrontée à une stagnation persistante, les experts prévoyant une croissance limitée même en 2025. Les principaux instituts de recherche économique tels que le DIW, l’institut ifo et l’institut Leibniz pour la recherche économique ne prévoient qu’une croissance modeste de 0,2 à 0,4 pour cent pour l’année prochaine. L’Institut de Kiel pour l’économie mondiale (IfW) prévoit une stagnation. Une reprise plus forte n’est pas attendue avant 2026, avec des projections allant de 0,8 à 1,2 pour cent.

L’économie devrait se contracter en 2024

L’économie allemande s’est probablement contractée en 2024. L’institut ifo estime une baisse de 0,1 pour cent du produit intérieur brut (PIB), tandis que le DIW et l’IfW prévoient une diminution de 0,2 pour cent. Cette faiblesse n’est pas nouvelle ; la plus grande économie allemande est en difficulté depuis trois ans, avec une croissance atteignant à peine un dixième de pour cent depuis le troisième trimestre de 2021.

Malgré ces défis économiques, le marché du travail allemand reste relativement robuste. Le taux de chômage a fluctué entre 5,8 et 6,1 pour cent cette année, et les niveaux d’emploi restent élevés. Toutefois, cette situation pourrait changer, car de nombreuses entreprises allemandes prévoient de supprimer des emplois en raison de la faiblesse de l’économie, selon une enquête de l’Institut de recherche économique (IW), affilié aux employeurs. Quatre entreprises sur dix ont l’intention de réduire leurs effectifs l’année prochaine. Cette tendance est particulièrement marquée dans les secteurs fortement tributaires de l’industrie manufacturière et des services. L’IW met en garde contre le fait que ces difficultés conduisent à des mesures de chômage partiel et à des licenciements en dépit des pénuries de main-d’œuvre existantes.

L’économie allemande 

Par rapport aux autres nations européennes, les performances économiques de l’Allemagne accusent un retard considérable. Alors que le modèle du pays, axé sur les exportations, a toujours été couronné de succès, la montée du protectionnisme et les tensions géopolitiques affectent de plus en plus son économie de manière disproportionnée. Les critiques affirment que le « modèle économique » de l’Allemagne est dépassé et doit être réformé.

L’une des solutions proposées consiste à revoir la politique fiscale. Le magazine « The Economist » souligne que les 16 années de mandat d’Angela Merkel ont contribué au ralentissement économique actuel, arguant que son refus des réformes a rendu l’Allemagne vulnérable. Il critique en particulier l’introduction du frein à l’endettement, un amendement constitutionnel limitant les déficits publics, en affirmant qu’il a entraîné un sous-investissement chronique dans les services publics et les infrastructures.

De nombreux économistes partagent ce point de vue, soulignant que le frein à l’endettement est un obstacle important à la croissance et à l’investissement. Pour stimuler son économie, l’Allemagne pourrait envisager des mesures telles que la réduction de la charge fiscale des entreprises, la simplification de la bureaucratie, la réduction des coûts de l’énergie, l’investissement dans les infrastructures numériques, énergétiques et de transport, et l’encouragement d’une plus grande participation des travailleurs âgés et des femmes au marché du travail.

La BCE est confrontée à des défis pour équilibrer l’inflation 

La faiblesse persistante de l’économie allemande a un impact majeur sur la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). L’Allemagne étant la plus grande économie de la zone euro, ses performances influencent directement la croissance globale au sein du bloc monétaire. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, et son équipe sont confrontées à un dilemme difficile : l’inflation reste supérieure à leur taux cible, ce qui nécessite de nouvelles augmentations des taux d’intérêt pour freiner les pressions sur les prix. Cependant, une augmentation trop agressive des taux pourrait exacerber les problèmes structurels de croissance, en particulier en Allemagne.

Trouver le bon équilibre entre la maîtrise de l’inflation et le soutien à la croissance économique est une tâche délicate pour la BCE. Ses décisions auront des conséquences considérables sur l’avenir de l’économie de la zone euro.

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