Accord sur le budget wallon : voici les mesures pour faire face à la crise énergétique

À l’instar du gouvernement flamand et du conclave budgétaire en cours au niveau fédéral, le gouvernement wallon doit naviguer entre la maitrise des dépenses et le soutien à la crise énergétique pour fixer son budget. Un accord est tombé, et en voici les grandes lignes.

Crise énergétique

La Wallonie a dégagé un budget de 3 milliards d’euros pour faire face à la crise. Dans cette enveloppe, une série de mesures urgentes sont prises :

  • Une aide directe aux indépendants et PME (170 millions d’euros), et aux entreprises (505 millions d’euros).
  • Une facilité de paiement et de prêts pour les entreprises.
  • La non-indexation des loyers pour les « passoires énergétiques » : les biens au permis PEB A, B et C seront indexés, les PEB D seront indexés à 75%, 50% pour les E, et aucune indexation au-delà.
  • Indexation des APE et des allocations familiales.
  • La non-augmentation de la facture des déchets pour les citoyens.

Pour ce qui est des mesures à moyen terme, on retiendra :

  • Une réforme et augmentation des primes énergie.
  • Une prime à la formation pour les demandeurs d’emploi.
  • Augmentation des budgets Renopack/Ecopack.
  • Aides aux audits énergétiques des entreprises.
  • Soutien à l’accès à la propriété.

Économies

Comment alimenter cette enveloppe de 3 milliards d’euros ? Outre l’emprunt sur les marchés, par une réduction des dépenses avec une économie structurelle de 400 millions d’euros et une mobilisation des réserves des organismes régionaux de 703 millions d’euros.

La question reste de savoir comment seront réalisées ces « économies structurelles » ? Le ministre du Budget, Adrien Dolimont (MR), parle d’une réduction des dépenses dans les administrations et certains secteurs. Mais cette mesure est presque toujours citée dans les accords budgétaires de la Wallonie.

La nouveauté, ici, sera une réduction de 8% des indemnités ministérielles. Pour « donner l’exemple », même si ça ne changera pas la donne fondamentalement. Le ministre cite aussi une réforme du dispositif des chèques entreprise, une optimisation de la mobilité interne dans la fonction publique, une optimisation de la perception des amendes administratives… « La liste est non-exhaustive », explique le libéral, qui précise qu’il n’y « aura pas de nouvelles taxes ». Certains budgets du plan de relance seront également alloués à la crise énergétique. Ce qui veut dire que certains projets seront abandonnés.

En préambule, le ministre-président Elio Di Rupo (PS) a tenté de rassurer sur le budget « maîtrisé », « malgré le Covid-19, les inondations et la guerre, ce qui a coûté une dizaine de milliards d’euros ». En d’autres mots, le gouvernement wallon est parvenu à stopper la croissance du déficit des affaires courantes. Qui exclut donc les dépenses précitées. L’endettement se poursuit mais à un rythme moins soutenu.

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