Le sommet du Forum économique mondial, qui se tient cette semaine à Davos, est toujours l’occasion pour les participants, des grands noms de l’économie, de faire des prévisions pour les mois ou années à venir. Retour sur celles qui se sont révélées être erronées.
Dans l’actu : le sommet annuel de Davos, la grande messe du Forum économique mondial (FEM), se tient cette semaine.
- Politiques, dirigeants de banques et de fonds, économistes, hommes et femmes d’affaires, milliardaires… de nombreux grands noms du monde économique y donnent leurs prévisions pour l’année 2023 et/ou les années à venir.
- Des prévisions qui ne sont pas issues d’une boule de cristal. Force est de constater que certaines prévisions, parfois téméraires, ces dernières années, ne se sont finalement pas réalisées, rappelle CNBC.
Flashback : Quelques prévisions. Où est-ce qu’on en est aujourd’hui ?
Toujours pas de récession en Europe
- En mai 2022, lors de la dernière réunion du FEM, Jane Fraser, CEO de Citigroup, s’inquiétait du sort de l’économie européenne, qui glisserait en récession, suite à la guerre en Ukraine, la crise énergétique en devenir et les soucis des chaînes d’approvisionnement. Une prévision que de nombreux autres observateurs ont d’ailleurs répétée au long de l’année.
- Aujourd’hui, l’Europe n’a toujours pas connu la récession, même si la croissance a été plus lente. De nombreux analystes revoient d’ailleurs leur copie, repoussant la date pour l’entrée en récession et rapetissant sa durée et son intensité. Ils estiment que l’Europe n’en verra pas la couleur, comme l’a récemment indiqué Goldman Sachs.
- Les marchés boursiers ont en tout cas démarré l’année en trombe, dans cette même idée. L’EuroStoxx50 a par exemple gagné près de 8% depuis le début du mois.
Guerre nucléaire
- En 2018, c’est le milliardaire George Soros qui estimait que les États-Unis étaient sur le chemin d’une guerre nucléaire avec la Corée du Nord.
- Quatre ans plus tard, il n’y a toujours aucune escalade entre les deux, du moins du côté des Etats-Unis. La Corée du Nord continue ses tests de missiles réguliers, comme avant.
- Quatre ans plus tard, la donne a changé ailleurs. C’est maintenant Vladimir Poutine, l’autocrate russe, qui brandit régulièrement la menace nucléaire. Et c’est le voisin direct de la Corée du Nord, la Corée du Sud, qui pourrait se lancer dans la course aux armes nucléaires. La tension est montée entre les deux, après une récente incursion de drones.
Crypto
- Le Bitcoin n’est toujours pas à zéro, comme le prévoyait Jeff Schumacher, de BCG Digital Ventures en 2019. Son cours a en fait explosé en 2020 et 2021, avant de chuter en 2022. Mais même au plus bas de cette chute, il était toujours plus élevé qu’à son meilleur niveau en 2019, et 4,5 fois plus élevé que le niveau lors de la prise de parole de Schumacher. Ces dernières semaines, le Bitcoin a d’ailleurs le vent en poupe et son prix remonte la pente.
- Lors du dernier sommet, le crash et surtout les révélations de fraude de FTX étaient encore loin. Le directeur de FTX pour les États-Unis, Brett Harrison, en mai 2022, estimait encore que la société était « dans une très bonne position ». Depuis, l’ancien chouchou du secteur, Sam Bankman-Fried, en est devenu l’ennemi public et des milliards de dollars sont partis en fumée.
Le commerce États-Unis – Europe
- En 2020, l’actuel chancelier allemand Olaf Scholz, alors ministre des Finances, prévoyait qu’un accord commercial, « avec le moins de barrières possible » entre l’Europe et les États-Unis pourrait être trouvé.
- Trois ans plus tard, un accord est toujours loin. La relation entre les deux économies a surtout tourné au vinaigre. Le fameux Inflation Reduction Act ne cesse de susciter des vives réactions de la part des Européens, qui prévoient de rétorquer avec, par exemple, une salve de subsides similaire. Soit tout le contraire d’un commerce libre et « sans barrières ».
Le climat
- « Faites ce que je dis, pas ce que je fais. » Concernant le climat, ce n’est pas le contenu du message, mais plutôt la manière dont il est exprimé qui peut paraître erronée ou à côté de la plaque. Les personnes réunies ne doutent pas du réchauffement climatique, du moins ouvertement.
- Mais le fait que des milliers de jets privés (1.041 en 2022 et il pourrait y en avoir plus cette année) les amènent au sommet, moyen de transport le plus polluant per capita, surtout pour des trajets courts (38% des vols en 2022 étaient de moins de 500 kilomètres).
- Pour un grand nombre d’observateurs, ce mode de déplacement compromet donc le message que ces dirigeants veulent faire passer, aussi positif pour la lutte contre le réchauffement climatique puisse-t-il être. Greenwashing, fusent les critiques.