L’indice des valeurs technologiques est plus que jamais dans le dur. La dernière réunion de la Fed, qui a annoncé une nouvelle hausse des taux d’intérêt, a fait dérailler les marchés. Pourtant, cette hausse était attendue de tous. Que s’est-il passé ?
Une seule phrase a suffi à gifler une nouvelle fois le Nasdaq

Pourquoi est-ce important ?
Mais où vont les marchés ? Il devient très compliqué de prédire dans quelle direction va se diriger Wall Street après une réunion de la Banque centrale américaine. Ce que tout le monde sait : des taux d'intérêt plus élevés contribuent à freiner les dépenses, l'embauche et l'investissement. Ils augmentent également les coûts d'emprunt, rendant plus onéreux les prêts hypothécaires et d'autres types de dettes. Les banques centrales comptent donc sur eux pour réduire la demande globale dans l'économie et atténuer la pression à la hausse sur les prix. Or, tout le monde s'attendait à ce que la Fed annonce une nouvelle hausse des taux d'intérêt et tout le monde en connaissait l'ampleur. Wall Street n'a-t-elle donc pas anticipé ?Dans l’actu : après une réaction positive de courte durée, les marchés réagissent très mal à la conférence de presse de Jerome Powell, le président de la Fed.
- Comme attendu, Jerome Powell y a annoncé une hausse de 75 points de base pour la 4e fois consécutive, portant les taux d’intérêt directeurs dans une fourchette de 3,75 % à 4 %.
- Dans un premier temps, Powell a indiqué la possibilité de ralentir progressivement la hausse des taux d’intérêt, mais une phrase a ensuite fait basculer les marchés : « Il est très prématuré, à mon avis, de penser ou de parler d’une pause dans notre hausse des taux. Nous avons encore du chemin à parcourir ».
- La réaction des marchés a été immédiate, et c’est le Nasdaq qui en a encore le plus bavé : le Dow a terminé la journée en baisse de plus de 500 points, soit de 1,6 %. Le S&P 500 a chuté de 2,5 % et le Nasdaq de 3,4 %. Depuis le début de l’année, l’indice des valeurs technologiques a perdu près de 33%. Ses entreprises ont laissé s’échapper plus de 4.000 milliards de dollars de valeur boursière.
Ce que ça signifie : la Fed ralentira ses hausses, mais le pic des taux d’intérêt pourrait être plus élevé que prévu et pourrait durer plus longtemps.
- Chaque conférence de presse de la FOMC se joue sur un fil. On sent bien que Jerome Powell pèse et sous-pèse ses mots, fruit d’un compromis entre les banquiers centraux. Les hausses pourraient ralentir, mais la lutte contre l’inflation est loin d’être terminée : Powell a noté que les risques d’en faire trop peu étaient plus élevés que ceux d’en faire trop.
- Alors que les investisseurs pouvaient s’attendre à voir le début « d’un pivot » de la banque centrale, il n’en sera rien : « Je voudrais que les gens comprennent notre engagement à parvenir [à lutter contre l’inflation] et à ne pas faire l’erreur de ne pas en faire assez ou l’erreur de retirer notre politique forte et de le faire trop tôt. »
Et maintenant : un atterrissage en douceur s’éloigne.
- Les hausses des taux d’intérêt n’ont ni affecté le chômage (au plus bas depuis 5 décennies aux États-Unis), ni la demande et ni l’inflation jusqu’à présent. Ce qui indique que la baisse de l’inflation ne pourra se faire qu’au prix d’un ralentissement important de l’économie, soit un atterrissage forcé. Le danger deviendra alors la stagflation : une économie qui patine avec une inflation toujours élevée.
- Au niveau des marchés, les analystes ne sont pas très rassurants, voyant une nouvelle baisse de 20 à 40% intervenir dans ce climat de récession. L’endroit d’où viendra l’implosion n’est cependant pas encore clair.