Pourquoi Google pourrait être le seul à s’en sortir dans la crise des actions de la tech

Ces dernières semaines ont été compliquées pour les entreprises technologiques – Apple, Amazon, Meta ou encore Netflix – et leurs actions. Les investisseurs les ont en effet boudées en raison des résultats trimestriels pour la plupart en deçà des prévisions, et de la menace des taux d’intérêt en hausse pour leurs affaires. Un nom se démarque tout de même du lot.

Les prochaines semaines ne s’annoncent pas forcément radieuses pour les Big Tech. Après des résultats en demi-teinte pour certaines, les perspectives pour le trimestre actuel et celui à venir sont en effet plutôt ternes. L’indice technologique Nasdaq a été durement touché avec une perte de 5,1 %. En cause, les perturbations de la chaine d’approvisionnement liées aux confinements en Chine, la perte d’un marché – celui de la Russie –, l’inflation mondiale et enfin, la pénurie de matières premières. Un contexte qui effraie évidemment les investisseurs, certains ont d’ailleurs déjà pris leurs distances, bien que toutes les entreprises technologiques ne soient pas touchées de la même manière. Certaines pourraient d’ailleurs s’en tirer à bon compte. Pour beaucoup, Google est un cas à part, une oasis de verdure au cœur d’un désert.

« Google a déjà résisté à quelques récessions, et a plutôt bien résisté », a déclaré Aaron Kessler, analyste chez Raymond James, à CNN Business. « Généralement, la dernière chose que les annonceurs réduisent, ce sont leurs dépenses Google. »

L’entreprise américaine a pourtant enregistré une baisse de 16,4 milliards de dollars de ses profits au cours du premier trimestre. Elle souffre donc comme les autres, pourquoi est-elle plus sûre alors?

Alphabet, l’exception

Contrairement à d’autres, Alphabet – la maison mère de Google – peut se reposer sur ses différentes filiales pour se maintenir à flot. L’entreprise américaine propose en effet différents services, dont Google Search, Google Cloud ou encore YouTube. Au cours du premier trimestre, le premier a enregistré une croissance solide de 24%, alors que les revenus du second ont augmenté de 44%.

Du côté de la plateforme de vidéos, les résultats ne furent pas aussi positifs. Les revenus publicitaires de YouTube n’ont en effet pas atteint les attentes. En raison de la guerre en Ukraine, bon nombre d’annonceurs européens ont retiré leurs billes au début de l’invasion, précise CNN Business. Mais pas de quoi ébranler le mastodonte YouTube et ses quelque 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois.

Les analystes de Bank of America ont en effet souligné qu’Alphabet disposait d’une activité plus stable que ses pairs, ce qui en fait une action plus sûre, même en période de désenchantement pour les actions technologiques.

Outre ses services « grand public », l’entreprise est également active sur le secteur des intelligences artificielles et de l’apprentissage automatique et se positionne en haut du classement. Elle dispose par ailleurs d’une grande flexibilité de dépenses et d’une équipe de direction qui chouchoute les actionnaires.

Plus de protection contre les fluctuations

Si Google s’en sort déjà plutôt bien, le projet d’Alphabet de diviser ses actions par 20 ne devrait que renforcer sa position. En procédant de la sorte, la firme de Mountain View permettra à de petits investisseurs de prendre une participation de l’entreprise.

Fractionner une action permet d’augmenter les liquidités de l’entreprise, ce qui signifie généralement plus de protection contre les fluctuations extrêmes. De plus, cela booste l’engouement des investisseurs à son égard. Le fractionnement d’une action est en effet interprété par le marché comme un signal de bonne santé pour une société et que ses dirigeants tablent sur une continuité de croissance. Une forte demande pour des actions de la société suit souvent un split. D’ailleurs, Google n’est pas le seul à prévoir un fractionnement de ses actions.

« Nous nous attendons à une croissance plus lente cette année que celle de l’année dernière », a tout de même concédé Kessler, car si Google s’en sort mieux que les autres entreprises technologiques, la firme américaine n’échappe aux perturbations mondiales. Cependant, « nous pensons que Google a probablement les fondamentaux les plus solides dans les noms Internet à grande capitalisation », a-t-il ajouté.

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