Londres examine si le pouvoir d’achat du bloc de l’UE et la capacité à conclure des accords avec les sociétés pharmaceutiques internationales sont plus importants que la volonté politique de rompre les liens avec Bruxelles, écrit le Financial Times.
Le Royaume-Uni et l’Union européenne sont en pourparlers afin de coopérer dans la recherche de vaccins potentiels contre le coronavirus. Il s’agit d’un test important qui doit démontrer si les deux blocs peuvent coopérer dans les situations d’urgence, même après le Brexit.
Course internationale aux vaccins contre le Covid-19
Ces négociations sont une réponse à l’escalade de la lutte internationale afin d’obtenir des vaccins contre le Covid-19, bien avant qu’ils n’aient prouvé leur efficacité.
La semaine dernière, on apprenait que les États-Unis avaient acheté la quasi-totalité des stocks de remdesivir. Il s’agit du premier médicament à avoir obtenu le feu vert des autorités américaines et européennes pour traiter le Covid-19.
Le remdesivir a été développé à l’origine par le géant pharmaceutique américain Gilead pour lutter contre le virus Ebola. Mais il a récemment été prouvé que le médicament aidait les patients touchés par le coronavirus à se remettre plus rapidement de la maladie.
L’Amérique achète tout
Les 140.000 premières doses ont déjà été utilisées. Le gouvernement américain a désormais commandé plus de 500.000 doses. Ce qui correspond à la pleine capacité de production de Gilead pour le mois de juillet, et 90% de cette capacité pour les mois d’août et de septembre.
La Commission européenne consulte également Gilead afin de réserver des doses du médicament pour les Européens. Ces discussions n’ont pas donné grand-chose pour l’instant. L’UE négocie également avec l’Américain Johnson & Johnson, tandis que la Grande-Bretagne a déjà un accord avec AstraZeneca.
Dans le cadre de l’accord de retrait du Brexit, le Royaume-Uni a été invité par l’UE à prendre part au programme de l’UE sur les vaccins lancé le mois dernier. Si Londres accepte de s’engager, elle contribuera aux coûts. Le Royaume-Uni a confirmé son intérêt pour le projet et les deux parties espèrent parvenir à un accord cette semaine.
La chasse aux vaccins potentiels par les pays riches inquiète les experts de la santé. Ils craignent que les nations les plus pauvres soient mises sur la touche. Mais la Commission européenne a d’ores et déjà confirmé que ces derniers seraient également approvisionnés dans le cadre du programme européen. Un engagement qui s’inscrit dans la logique selon laquelle ‘personne ne sera en sécurité tant que tout le monde ne sera pas en sécurité’.