Kemi Badenoch : Le nouveau leader des conservateurs britanniques


Principaux renseignements

  • Kemi Badenoch a remporté l’élection à la direction du parti avec 53 806 voix.
  • En tant que chef d’un parti qui a subi la pire défaite électorale de son histoire, elle hérite d’une position difficile.
  • Elle défend la liberté des marchés et la liberté d’expression, et a souvent adopté des positions controversées tout au long de sa carrière politique.

Kemi Badenoch : La nouvelle présidente du parti conservateur britannique

Kemi Badenoch, la nouvelle présidente du Parti conservateur britannique, est désormais à la tête du principal parti d’opposition après avoir battu l’ancien ministre de l’immigration Robert Jenrick lors d’une élection à la direction du parti.

Badenoch a remporté la victoire avec 53 806 voix, dépassant largement les 41 388 voix de Jenrick. Elle hérite d’une position difficile à la tête d’un parti qui a subi la pire défaite électorale de son histoire en juillet, avec seulement 121 sièges à la Chambre des communes.

Politique et style de leadership

Pendant sa campagne, Mme Badenoch a insisté sur la nécessité pour les conservateurs de reconstruire leur identité et d’éliminer les divisions internes. Politiquement positionnée à droite, elle défend le libre marché et la liberté d’expression, s’engageant souvent dans des positions controversées tout au long de sa carrière politique. Bien qu’on l’accuse de faire la cour aux questions de « guerre culturelle » concernant le genre et l’identité, Mme Badenoch nie avoir intentionnellement utilisé ces sujets pour améliorer son profil.

Sa campagne a été critiquée pour ses déclarations concernant le salaire de maternité, qui est excessif, et le salaire minimum, qui entrave les entreprises. Au lieu de donner la priorité à des annonces politiques immédiates, Mme Badenoch estime que les conservateurs devraient profiter de leur position actuelle d’opposition pour réfléchir et élaborer des stratégies.

Contexte et vie personnelle

Ce mercredi, Mme Badenoch rencontrera pour la première fois le Premier ministre Keir Starmer lors des questions au Premier ministre. Première femme noire à diriger un grand parti politique britannique, elle se présente comme une libertaire optimiste et franche qui pense que l’État britannique a besoin d’une réforme substantielle par le biais d’un gouvernement plus petit et d’idées novatrices.

Née Olukemi Adegoke à Londres de parents nigérians – un médecin et une universitaire -, Mme Badenoch a passé une grande partie de son enfance en Afrique de l’Ouest. Elle attribue sa vision politique aux bouleversements économiques et sociaux qu’a connus le Nigeria.

Éducation et carrière

De retour au Royaume-Uni à l’âge de 16 ans pendant une période d’instabilité, elle a travaillé à temps partiel chez McDonald’s tout en terminant ses études avant d’étudier l’ingénierie des systèmes informatiques à l’université du Sussex. Elle a ensuite obtenu un diplôme de droit et a travaillé dans les services financiers.

En 2012, elle a épousé le banquier Hamish Badenoch, avec qui elle a trois enfants. Elle s’est lancée dans la politique en se faisant élire à l’Assemblée de Londres en 2015 et au Parlement en 2017. Après avoir occupé divers postes gouvernementaux sous l’administration du Premier ministre Boris Johnson de 2019 à 2022, elle a démissionné à la suite de scandales éthiques qui ont finalement conduit à la chute de Boris Johnson.

Leadership et controverses

La candidature infructueuse de Mme Badenoch à la succession de M. Johnson lui a permis d’acquérir une plus grande notoriété. Elle a été secrétaire au commerce sous le Premier ministre Liz Truss et secrétaire aux affaires sous Rishi Sunak avant de se faire réélire lors des élections nationales de juillet, qui ont vu un raz-de-marée travailliste.

Inspirée par Margaret Thatcher, elle se présente comme une résolveuse de problèmes et une perturbatrice, plaidant pour des impôts faibles, des marchés libres et une restructuration fondamentale de l’État britannique. Critique du multiculturalisme et opposante autoproclamée de la « wokeness », Mme Badenoch s’oppose à la « politique identitaire », aux toilettes sans distinction de sexe et aux initiatives gouvernementales visant à réduire les émissions de carbone au Royaume-Uni.

Ses partisans considèrent que son charisme et son franc-parler sont essentiels pour permettre au Parti conservateur de se remettre de sa défaite historique. Pendant sa campagne, ses partisans portaient des T-shirts encourageant à « être plus Kemi ». Ses détracteurs soulignent toutefois que Mme Badenoch s’est parfois heurtée à des collègues et à des fonctionnaires, qu’elle a fait des déclarations impulsives et qu’elle a provoqué des confrontations inutiles.

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