Selon une étude de la banque suisse UBS, le risque d’une bulle immobilière n’est nulle part aussi grand qu’à Zurich. Plusieurs grandes entreprises, dont le géant technologique Alphabet, qui s’installent dans la capitale du canton du même nom, font en fait monter en flèche les prix de l’immobilier.
Zurich est l’endroit le plus vulnérable au monde aux bulles immobilières, et c’est la faute d’Alphabet

Pourquoi est-ce important ?
Depuis 1998, la Suisse encourage les entreprises à s'installer chez elle : les holdings et les expatriés qui y déménagent bénéficient d'avantages fiscaux. Mais maintenant que cette vague d'immigration entraîne, entre autres, une augmentation des prix de l'immobilier, l'inquiétude grandit : le pays est peut-être allé trop loin.Dans l’actualité : Dans deux des villes que UBS a étudiées, il existe un risque qu’une bulle immobilière soit en formation.
- La banque suisse utilise un système de notation. Si une ville atteint un score de plus de 1,5, il existe un risque que les prix de l’immobilier s’effondrent. Zurich, avec un score de 1,71, court donc le plus grand risque à l’échelle mondiale. Tokyo se trouve également dans la zone de danger, la capitale du Japon ayant reçu un score de 1,65.
- De plus, l’étude de la banque suisse révèle que les prix de l’immobilier dans 14 des 25 villes étudiées sont surévalués (sans qu’il y ait nécessairement une bulle immobilière). C’est le cas, entre autres, dans les capitales de nos pays voisins. Bruxelles n’a pas été incluse dans l’étude.

Pourquoi un tel risque d’une bulle immobilière en Suisse ?
Les détails : « Le prix de l’immobilier à Zurich a augmenté de 50% par rapport à il y a dix ans », note UBS. « Un nombre croissant de personnes à revenus élevés, combiné à des taux d’intérêt ultra-bas, soutient la hausse des prix. »
- Beaucoup de gens déménagent à Zurich pour y travailler, en particulier dans le secteur financier. Un employé sur dix dans ce canton est actif dans ce secteur.
- Alphabet est de loin le plus grand employeur à Zurich : pas moins de 5.000 personnes (provenant de 85 pays) travaillent pour la branche suisse du géant de la technologie.
- Les employés reçoivent donc des salaires attractifs. Zurich a relevé le salaire minimum au début de cette année à 23,3 francs suisses de l’heure (24,12 euros). Un employé à plein temps gagne ainsi facilement 4.000 francs (4.140 euros) par mois. Les développeurs de logiciels débutants chez la branche suisse d’Alphabet voient leurs salaires atteindre jusqu’à 200.000 francs par an (207.000 euros).
- En raison de l’afflux de travailleurs étrangers, environ 8,9 millions de personnes vivent actuellement en Suisse. C’est quand même 10% de plus qu’il y a 10 ans.
Moins de hausses de taux d’intérêt
La Banque centrale suisse augmente moins drastiquement les taux d’intérêt que la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne (BCE).
- La Banque Nationale suisse a d’ailleurs décidé aujourd’hui de maintenir le taux d’intérêt à 1,75%. Pour comparaison : le taux de la BCE est de 4%, et le taux des fonds fédéraux américains se situe entre 5,25 et 5,50%.
- Ces taux d’intérêt modestes (du moins comparés à l’étranger) facilitent l’emprunt pour les familles et les entreprises. L’agence de presse Bloomberg note que la durée des prêts immobiliers peut aller jusqu’à 50 ans (ou plus). En étalant le prêt sur une telle période, les ménages peuvent limiter l’impact mensuel d’une hypothèque sur le budget familial.
Nous ne devons pas oublier non plus que Zurich est située entre les montagnes et un grand lac. Ces éléments naturels limitent la construction de nouveaux logements dans la région. L’offre sur le marché immobilier reste donc limitée, ce qui a également un effet à la hausse sur les prix.
MB