La marque chinoise de voitures électriques BYD ouvrira le mois prochain une salle d’exposition sur la Chaussée de Courtrai à Sint-Martens-Latem, en Flandre orientale, une route bien connue pour les voitures de luxe. Cet événement illustre l’essor fulgurant des voitures chinoises en Europe.
Les voitures électriques chinoises conquièrent rapidement le marché européen : « Toutes les voitures viendront bientôt de Chine »

Pourquoi est-ce important ?
BYD n'est pas seulement un constructeur automobile ordinaire, mais le plus grand fabricant de véhicules électriques au monde. Cette entreprise chinoise relève le défi en Europe face à l'américain Tesla et aux marques premium européennes.Dans l’actu : après l’ouverture récente d’un showroom à Wijnegem pour le marché d’Anvers, BYD ouvrira également le mois prochain une toute nouvelle salle d’exposition à Sint-Martens-Latem pour le marché de la Flandre orientale.
L’offensive : Cette avancée se manifeste non seulement par l’ouverture de nouveaux points de vente, mais aussi par l’ajout de nouveaux modèles. Après le lancement des modèles Tang, Han et Atto 3, BYD a annoncé qu’il ajouterait dans les mois à venir deux modèles supplémentaires, le Dolphin et le Seal, à sa gamme européenne. Cela porte l’offre à cinq modèles.
« Toutes les voitures viendront de Chine »
Le contexte plus large : Dans une analyse, l’assureur-crédit Allianz Trade parle d’une « redéfinition de l’industrie automobile ».
- Il reste la question de savoir si les automobilistes européens passeront complètement aux marques chinoises. Mais selon Allianz Trade, il est probable que toutes les voitures sur les routes européennes seront d’origine chinoise.
- « Bientôt, toutes les voitures viendront de Chine, qu’elles soient produites par une marque chinoise ou par une marque américaine ou européenne, fabriquée en Chine. Elles répondent à toutes les exigences européennes. L’Europe va massivement passer aux voitures fabriquées en Chine au cours des prochaines années », déclare Johan Geeroms, directeur chez Allianz Trade.
- Inversement, les statistiques les plus récentes indiquent que les marques européennes rencontrent des difficultés sur le marché chinois, où les acheteurs de voitures optent de plus en plus pour des marques locales.
L’impact : Le assureur-crédit prédit une restructuration de l’ensemble de l’écosystème européen de fabrication automobile. Cela constitue non seulement une menace directe pour les fabricants automobiles, mais aussi pour l’énorme réseau d’entreprises qui les entourent.
- La vente de voitures a généré chaque année au cours de la dernière décennie un excédent commercial compris entre 70 et 110 milliards d’euros pour l’économie européenne, selon les estimations d’Allianz Trade.
- Geeroms déclare : « Actuellement, quatre voitures vendues sur cinq en Europe sont également assemblées ici. Cela va maintenant disparaître en grande partie. »
- L’impact sur l’industrie automobile européenne – et sur l’économie européenne en général – peut être énorme. Selon Geeroms, les constructeurs automobiles européens pourraient perdre collectivement plus de 7 milliards d’euros de bénéfices nets annuels d’ici 2030.
La contre-offensive : Dans les grands pays producteurs d’automobiles tels que la France et l’Allemagne, on réfléchit sérieusement à la manière de contrer la montée en puissance de la Chine.
- Geeroms : « Cela implique de revoir les conditions commerciales. Les décideurs politiques devraient également essayer de maintenir l’assemblage en UE. De plus, il est important que l’UE investisse de manière substantielle dans la technologie des batteries et produise du lithium pour un usage interne. »
- En France, on envisage de réserver les primes pour les voitures électriques uniquement aux voitures fabriquées en France, ce qui exclurait BYD et Tesla.
(SR)