À quoi va servir concrètement la raffinerie de lithium inaugurée ce lundi par Tesla et pourquoi sera-t-elle unique ?

Le premier coup de pelle a été donné ce lundi : Tesla inaugure sa nouvelle usine. Cette fois pour raffiner du lithium. Musk voit les choses en grand : d’ici deux ans, la raffinerie permettrait de produire un million de batteries de véhicules électriques. Cette raffinerie sera surtout différentes des raffineries existantes, avec une production moins énergivore, moins coûteuse et qui génère des déchets réutilisables.

Pourquoi est-ce important ?

Le lithium, aussi appelé l'or blanc, est un élément crucial pour les batteries des véhicules électriques. Avec sa propre raffinerie, Tesla sera moins dépendant des fournisseurs et aura plus d'autonomie dans sa chaine d'approvisionnement.

Dans l’actu : Tesla inaugure une raffinerie.

  • Elon Musk, triomphant, est arrivé sur le site en grande pompe à bord d’un Cybertruck, à Corpus Christi, au Texas. Le 4×4 est équipé d’une grille à laquelle des pelles sont accrochées – elles ont effectivement servi à creuser le premier coup de pelle symbolique dans la terre.

Les détails : à quoi va servir la raffinerie ?

  • Lors de présentation, Elon Musk explique que la raffinerie produira du lithium pour environ un million de véhicules (par an). Soit « plus que toutes les autres raffineries combinées », selon ses dires. Il y aurait aussi l’option d’augmenter la production, au besoin.
    • Calendrier : la construction devrait être terminée l’année prochaine, et la production à grande échelle devrait commencer l’année d’après, ajoute Musk. « C’est extrêmement rapide, mais c’est comme ça que nous faisons les choses ».
  • La spécialité du raffinage dans cette usine est qu’elle utilisera d’autres produits chimiques dans le procédé. Résultat : le « déchet » produit pourra être réutilisé dans un autre secteur : la construction.
    • Au lieu de l’acide sulfurique et de l’hydroxyde de sodium, Tesla va utiliser du carbonate de sodium et de la chaux, des produits industriels « très communs ». Ainsi, à la place d’avoir comme déchet de production du sulfate de sodium, « compliqué à gérer et dont personne ne veut », Tesla obtiendra du sable et du calcaire, facilement réutilisables. C’est ce que détaille le directeur des batteries, des ressources et du recyclage, Turner Caldwell.
    • Un procédé qui en somme est 20% moins énergivore et 30% moins coûteux.
  • Dans un premier temps, la matière première pour le raffinage sera le lithium contenu dans de la roche. Mais à l’avenir, Tesla veut aussi l’extraire depuis la saumure (le secteur étant en train de se développer aux États-Unis), et surtout en recyclant la masse noire des véhicules électriques, c’est-à-dire leurs batteries broyées, continue Caldwell.

Zoom arrière : la chaine d’approvisionnement.

  • Tesla gagne ainsi plus d’autonomie et de contrôle dans sa chaine d’approvisionnement. Mais le constructeur de VE fera toujours appel à d’autres fournisseurs, rappelle Musk. En effet, Tesla produit plus d’un million de véhicules par an. En 2023, le souhait de Musk est d’en fabriquer deux millions.
  • La question de la mine de lithium n’a cependant pas été abordée. Pour mémoire, Tesla voudrait également inclure une mine dans sa chaine d’approvisionnement, pour avoir en main tout le procédé, de la mine à la batterie. Le groupe voudrait ainsi racheter une entreprise canadienne qui extrait du lithium.
Modèle de la raffinerie. Image : Tesla via Twitter.
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