Vivre en dehors de la Terre, oui, mais qu’arriverait-il à notre corps si on mourait ailleurs ?

En raison du manque de gravité, mais aussi de bactéries, un corps humain ne se décomposerait pas de la même façon dans l’espace que sur Terre. Et cela pourrait également être la même chose sur une autre planète où la gravité est moindre. Cependant, certaines étapes de décomposition ne sont pas inhérentes à des éléments externes. Elles se dérouleront malgré tout, mais le processus pourrait prendre plus de temps.

Avec le développement d’entreprises privées d’aéronautique et les premiers voyages touristiques dans l’espace, explorer l’univers, mais aussi les planètes de notre système solaire ne parait plus aussi fou qu’auparavant. Le fantasme de vivre sur une autre planète pourrait même se concrétiser d’ici plusieurs décennies. Cela pourrait d’ailleurs représenter le salut de l’humanité, mais de nombreux obstacles se dressent encore devant nous. Et parmi les grandes interrogations que laisse planer la possibilité de vivre ailleurs que sur Terre entraine, la question de notre inéluctable mort se pose également, de même que l’impact que cela aurait sur notre défunt corps si on vivait dans une station spatiale ou sur une autre planète.

Une décomposition en plusieurs étapes sur Terre

Sur la planète bleue, les étapes par lesquelles passe un corps humain à sa mort sont connues depuis longtemps, comme le souligne le site Space. Une fois notre cœur arrêté, le sang cesse de circuler et s’accumule en raison de la gravité terrestre. Le livor mortis – lividité cadavérique – débute très rapidement après la mort et donne une couleur bleuâtre à certaines parties du corps.

En raison de l’absence totale de mouvement et d’activité dans notre corps, notre corps se refroidit, c’est l’étape algor mortis. Sans régulation hormonale, le calcium de notre organisme s’accumule dans les fibres musculaires et entraine un raidissement total des muscles – rigor mortis. Après quoi, les bactéries contenues dans nos intestins prolifèrent, attaquent tous les organes internes et créent des gaz. Les muscles finissent ensuite par se décontracter, à mesure que le calcium se dissipe, laissant échapper les fluides corporels par tous les orifices. Les tissus organiques continuent leur détérioration qui, par manque d’oxygénation, se nécrosent et se liquéfient.

Toutes ces étapes de la décomposition d’un corps humain sur Terre sont intrinsèquement liées aux conditions terrestres. Sans la gravité de la Terre ni humidité, certains processus pourraient ne pas se dérouler de la même manière. Alors comment un corps se décomposerait-il dans l’espace ? Ou sur une autre planète ?

Une décomposition ralentie

La première étape de décomposition ne pourrait se faire de la même façon dans l’espace ou sur une autre planète en raison d’une gravité différente ou inexistante. Le sang ne pourrait donc pas – ou moins – s’accumuler dans le corps, surtout s’il flotte dans un vaisseau spatial. En revanche, les autres étapes se produiront toujours vu qu’elles ne dépendent pas d’éléments extérieurs. Ainsi, les bactéries contenues dans nos intestins prolifèreront et dévoreront toujours les tissus mous de notre organisme. Cependant, en cas d’oxygénation moindre, le processus prendrait beaucoup plus de temps.

L’environnement dans lequel se trouve le cadavre jouera également un rôle. Ainsi, dans un cadre chaud et sec, le corps aura tendance à se dessécher ou à geler dans un environnement très froid. Les étapes de décomposition pourraient s’accélérer ou être particulièrement ralenties, voire stoppées.

Dans tous les cas, en cas de mort dans l’espace ou sur autre planète, on se retrouverait toujours avec un corps sur les bras et l’environnement dans lequel on se trouvera aura forcément des répercussions sur la manière d’honorer les défunts. Nous devrons certainement adapter nos pratiques funéraires en fonction. Une crémation ou un enterrement ne sera pas toujours possible, de même que conserver le corps dans un endroit qui ralentira sa décomposition.

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