Comment expliquer une hausse des prix du pétrole si rapide ? ‘Ce n’est qu’un début’

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Alors que le début du confinement était marqué par des prix à la pompe exceptionnellement bas, la tendance a largement changé ces dernières semaines : le prix du baril a augmenté de 80% en six semaines.

Si on revient quelques semaines en arrière, la situation était particulièrement critique pour les producteurs de pétrole, notamment aux Etats-Unis. Xavier Timmermans, expert en investissements chez BNB Paribas Fortis nous explique. « Au mois de mai, plus personne ne voulait du pétrole américain. Les capacités de stockage étaient pratiquement toutes remplies. Donc les derniers contrats pour le mois de mai se sont négociés à des prix négatifs. En fait, pour les derniers contrats qui se sont négociés, il a fallu payer les acheteurs pour qu’ils prennent livraison du pétrole ! Donc on a eu des prix qui sont tombés en-dessous de zéro dollar. On a donc eu un effondrement du prix du pétrole pour livraison immédiate, mais une baisse beaucoup moins importante pour livraison décembre-janvier. »

What’s next ?

Face à ce genre de crise, le marché s’adapte. « L’effet immédiat de la crise est évident : la demande a chuté de façon dramatique, on parle de 30 millions de barils de moins par jour, soit pratiquement un tiers de moins ! Notamment parce que les transports se sont arrêtés, surtout maritimes et aériens. Depuis les mesures de déconfinement, la demande repart à la hausse, on a en même temps les pays de l’Opep+ qui ont décidé de restreindre l’offre. Et on a une diminution de l’offre aussi aux Etats-Unis puisque les prix trop bas font que ce n’est plus rentable pour les entreprises de l’industrie du pétrole de schiste. Donc, au final, on a une demande qui repart à la hausse et une offre qui a été limitée, donc l’offre et la demande vont à nouveau converger, ce qui devrait conduire à une diminution des stocks au cours de l’année et une remontée du prix du pétrole pour la fin 2020. » 

Mais les prix ont déjà bien augmenté ? « Oui, mais c’est toujours un niveau de prix qui reste sensiblement plus bas que ce qu’on a connu il y a un an. Pour le consommateur, ça reste moins cher. Mais bien sûr, ce ne sera pas aussi bon marché que ce qu’on a pu voir lors de la période la plus dramatique pour les prix du pétrole, c’est-à-dire en mai. »

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