Une mystérieuse nouvelle forme d’hépatite se répand et semble frapper les très jeunes enfants : 11 pays sont touchés

Depuis la fin du mois de mars, une vague d’hépatite sans précédent frappe la Grande-Bretagne. La maladie a déjà touché 11 pays, et le premier cas a été détecté en Belgique samedi dernier. Or, celle-ci ne correspond à aucune des cinq hépatites virales identifiées, et ne frappe que des enfants, très jeunes pour la plupart.

L’hépatite n’est pas une maladie bénigne : elle désigne une inflammation aiguë ou chronique du foie, généralement de cause virale, mais qui peut aussi être provoquée par la prise de certains médicaments, ainsi que par la consommation d’alcool. Quand cette maladie s’aggrave, elle peut entrainer la destruction du foie et, sauf transplantation, s’avérer fatale.

11 pays infectés en quelques semaines

Il existe cinq grands types d’hépatites virales, toutes provoquées par un micro-organisme différent : les hépatites A, B, C, D, et E. Il arrive, assez rarement, qu’un malade soit frappé par un type d’hépatite encore inconnu, mais cela ne représente en général qu’une poignée de patients sur l’année – quatre ou cinq, pas plus, selon l’agence de santé publique du Royaume-Uni, la Health Security agency.

Sauf que depuis la fin du mois de mars dernier, les cas se sont très rapidement multipliés : dans des chiffres mis à jour le week-end dernier, l’OMS a recensé 114 personnes malades au Royaume-Uni. L’infection s’est propagée en quelques semaines à travers 11 pays, infectant environ 170 personnes, de la Roumanie à l’Irlande. En passant par la Belgique ; un premier cas de cette maladie a été détecté samedi soir sur notre territoire. Et la terrible tendance se confirme : cette hépatite mystérieuse ne frappe jusqu’ici que les enfants, en général très jeunes. Tous les malades sont âgés entre 1 mois et 16 ans, rappelle la RTBF.

Des victimes qui ont pour la plupart moins de 10 ans

La plupart des cas étaient âgés de moins de 10 ans – et beaucoup avaient moins de cinq ans, selon les chiffres issus des services de soins britanniques. La grande majorité d’entre eux étaient auparavant en bonne santé, et tous ont été testés négatifs aux cinq hépatites virales traditionnelles. Avant que les enfants ne montrent des signes d’hépatite grave, ils présentaient des symptômes tels que jaunisse, diarrhée, vomissements et douleurs abdominales. Dans 10% des cas – soit 17 enfants – la maladie était si grave que les jeunes patients ont nécessité une transplantation du foie.

Aikaterini Mougkou, experte en résistance antimicrobienne au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, a déclaré que ces cas étaient « vraiment inquiétants », car il se peut que d’autres enfants soient atteints de cas bénins dont les symptômes ne sont pas traçables. « Comme nous ne connaissons pas la cause, nous ne savons pas quelle est la voie de transmission et comment la prévenir et la traiter. »

Un adénovirus et un autre facteur non-identifié

L’hépatite est censée être rare chez les enfants, surtout aussi jeunes. Différentes théories ont déjà été démolies : cette étrange épidémie n’est pas provoquée par un médicament contenant du paracétamol, qui peut effectivement être dangereux pour le foie en cas de fort dosage. Et aucun lien n’a non plus pu être tracé avec les vaccins contre le coronavirus ; de nombreux enfants infectés n’ont même pas atteint l’âge de la vaccination. Le principal suspect reste un micro-organisme de type adénovirus. La principale théorie serait qu’il s’agisse d’une combinaison d’un adénovirus normal et d’un autre facteur qui l’a rendu plus dangereux.

L’une des possibilités est que les jeunes enfants qui ont passé leurs « phases de formation » sous les mesures du COVID, telles que le confinement et le port de masques, au cours des deux dernières années, n’ont pas acquis l’immunité habituelle contre ces adénovirus.

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