Une bombe à retardement : 97% des entreprises de construction connaissent des problèmes d’approvisionnement

Les problèmes d’approvisionnement concernent 97% des entreprises de construction, selon une enquête de la Confédération Construction publiée mardi. Si la majorité des sociétés peuvent encore respecter leurs délais malgré ces retards de livraison, ces derniers risquent surtout de causer des problèmes à long terme, prévient la confédération qui défend les intérêts de plus de 16.000 entreprises du secteur.

Selon la Confédération Construction, six entreprises sur dix peuvent encore respecter les délais prévus malgré les soucis d’approvisionnement. Les livraisons tardives risquent davantage de porter à conséquences sur le long terme car 22% des clients ne veulent pas reporter la fin des travaux et 9% annulent une commande en cours, à en croire cette enquête.

Les difficultés d’approvisionnement pèsent en outre sur les prix des matériaux. Le bois, l’acier, les métaux non ferreux, le ciment, les matériaux d’isolation et les produits d’argile se cèdent à des prix de plus en plus haut. Plus d’un tiers (37%) des entreprises de construction font ainsi face à des augmentations de prix de plus de 15% depuis novembre dernier. Un entrepreneur sur cinq prévoit encore des hausses de 15% et plus pour les trois prochains mois.
Dans presque 90% des cas, ces augmentations de prix sont supportées – au moins partiellement – par les entreprises. Près d’un quart répercute tout de même une partie des hausses sur le client et 13% le font entièrement.

La Confédération Construction conseille aux entreprises de travailler avec un prix du jour ou une clause de révision des prix pour les nouveaux contrats. L’organisation a aussi proposé au ministre fédéral de l’Économie, Pierre-Yves Dermagne, de qualifier les circonstances d’exceptionnelles, les hausses de prix étant considérées comme « anormales ». Cela permettrait aux entrepreneurs de ne pas assumer l’entièreté des risques. La confédération a aussi demandé, avec d’autres organisations européennes, que les autorités de la concurrence de l’Europe vérifient s’il n’existe pas d’accords ou d’ententes entre les principaux acteurs du secteur, qui influenceraient les prix aux niveaux européen et mondial.

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