‘Un bain de sang est imminent en Birmanie’, selon un émissaire de l’ONU

Lors d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU mercredi, l’émissaire de l’ONU Christine Schraner Burgener a déclaré qu’’un bain de sang est imminent’ au Myanmar (Birmanie). Une mise en garde qui fait suite à la répression brutale des manifestants menée dans le pays par les forces armées qui ont pris le pouvoir le 1er février dernier.

Christine Schraner Burgener a prévenu dans le Jakarta Post que la situation sur le terrain ne ferait qu’empirer.

‘Utiliser tous les outils disponibles pour agir collectivement et faire ce qui est juste. C’est ce que le peuple du Myanmar mérite. Et ce qui peut empêcher une catastrophe multidimensionnelle au cœur de l’Asie’, a-t-elle déclaré. En outre, le Conseil doit envisager des ‘actions potentiellement importantes’ pour inverser le cours des événements.

Grande-Bretagne

C’est la Grande-Bretagne qui avait demandé cette réunion de l’ONU à New York, en réponse à l’aggravation des violences au Myanmar. Au moins 521 civils ont été tués lors des manifestations contre le coup d’État, dont 141 au cours de la seule journée de samedi dernier, jour le plus sanglant depuis le début des troubles (selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, AAPP).

Des affrontements ont également éclaté entre l’armée et des insurgés issus de minorités ethniques dans les zones frontalières. Des habitants qui ont fui les troubles pour trouver refuge dans les pays voisins.

‘Ces actions violentes de l’armée sont totalement inacceptables et exigent un message fort de la part de la communauté internationale’, a déclaré l’ambassadrice britannique aux Nations unies, Barbara Woodward, lors d’un point de presse virtuel après la réunion du Conseil.

Le Conseil de sécurité ‘doit jouer son rôle’ dans une réponse internationale, a-t-elle ajouté.

Pas de coup d’État selon le Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité a jusqu’à présent publié deux déclarations condamnant la violence contre les manifestants. Toutefois, elle n’a pas qualifié la prise de pouvoir par l’armée de coup d’État.

Il n’y a pas non plus de perspectives pour de nouvelles mesures concrètes, car la Chine, la Russie, l’Inde et le Vietnam s’y opposent. Ainsi, Zhang Jun, l’ambassadeur chinois auprès des Nations unies, a déclaré lors de la session que la Chine travaillait avec ‘toutes les parties’ au Myanmar pour réduire les tensions.

‘La pression unilatérale et les appels à des sanctions ou à d’autres mesures coercitives ne feront qu’accroître la tension et la confrontation et compliqueront encore la situation, ce qui n’est en aucun cas constructif’, a ajouté Zhang Jun.

Pour aller plus loin:

Plus