Coup d’État en Birmanie: les États-Unis s’apprêtent à relancer leurs sanctions

Le coup d’État militaire en Birmanie a été vivement critiqué aux États-Unis. Lundi soir, le président américain Joe Biden a annoncé qu’il prendrait des ‘actions appropriées’ en réaction aux incidents. Des sanctions devraient être réinstaurées. Mais elles ne devraient pas avoir trop de conséquences sur la vie en Birmanie.

‘Depuis près d’une décennie, le peuple birman travaille sans relâche pour établir des élections, une gouvernance civile et un transfert pacifique du pouvoir’, a déclaré Joe Biden lundi. Depuis 2011, des élections démocratiques étaient en effet organisées. Et le parti d’Aung San Suu Kyi tentait de diriger le pays de manière pacifique.

‘Le renversement de ces progrès nécessitera un examen immédiat de nos lois et autorités en matière de sanctions, suivi d’une action appropriée’, a ajouté le président américain. Les États-Unis, qui ont levé leurs sanctions contre la Birmanie il y a seulement quelques années, pensent donc à les relancer.

‘La force ne devrait jamais chercher à annuler la volonté du peuple ou tenter d’effacer le résultat d’une élection crédible’, a également déclaré Biden dans un communiqué de presse. Il est certainement l’un des chefs d’État qui peut le mieux comprendre Aung San Suu Kyi. Le coup d’État birman a eu lieu parce que les militaires refusaient d’accepter les derniers résultats électoraux et ont appelé à la fraude, tout comme Trump l’avait fait après les élections américaines.

Impact des sanctions

Mais est-ce que cela aura un impact sur la vie des Birmans ? Il y a peu de chance. L’armée birmane sait très bien que ces sanctions sont une conséquence inévitable de ce coup d’État. Elle ne s’en soucie guère, explique Toe Zaw Latt, chef de l’organisation Democratic Voice of Burma, à la BBC. Selon lui, les militaires s’inquiètent plus de ‘la réaction de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud’.

Le Japon, tout comme plusieurs pays occidentaux, a exprimé ses préoccupations sur la nouvelle situation du pays. Par contre, la Chine, l’un des principaux partenaires commerciaux de Birmanie, fidèle à sa réputation, n’a pas exprimé sa volonté d’agir dans ce conflit national. ‘Nous espérons que toutes les parties en Birmanie géreront correctement leurs différends dans le cadre constitutionnel et juridique et maintiendront la stabilité politique et sociale’, a déclaré le porte-parole chinois du ministère des Affaires étrangères.

Un réveil calme

Ce mardi matin, les Birmans se sont réveillés dans un pays bien plus calme que la veille. À l’annonce du coup d’État lundi, la population s’était précipitée dans les magasins les plus proches pour faire des stocks de nourritures. Un couvre-feu a ensuite été imposé dans la journée, et les rues se sont vidées. Seuls les militaires patrouillaient.

Contrôle des rues en Birmanie (Isopix)

Les habitants, selon la BBC, se sentent désemparés par ce coup d’État. Ils ont connu de nombreux changements politiques ces dernières décennies. Mais après l’instauration d’une démocratie, ils espéraient vivre dans le calme et la prospérité. Même si le règne du parti d’Aung San Suu Kyi n’a pas été idéal non plus. L’ancienne figure portée aux nues par les occidentaux a depuis connu une sérieuse chute de popularité. La prisonnière de la junte birmane a en tout cas appelé son peuple ‘à ne pas accepter ce coup d’Etat’.

Ce mardi, tous les avions en partance ou à destination de la Birmanie ont été annulés.

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