La Birmanie : le nouveau paradis du tourisme voyeur

Maintenant que la Birmanie est devenue démocratique et qu’elle s’est ouverte au tourisme étranger, les agences de voyage peuvent proposer de nouvelles destinations pour le bonheur des touristes occidentaux friands d’une certaine forme de tourisme, déplore Charlotte Rose, dans le Myanmar Times. L’une de celles-ci est la ville casino de Mong La, une enclave située à la frontière chinoise et dirigée par un groupe rebelle, qui est à la fois un haut lieu de la prostitution, des paris clandestins et du crime. On y trouve des fillettes âgées de seulement 13 ans parfois, habillées de façon suggestive, et assises « comme des poupées dans un présentoir » dans les vitrines des bordels. Les prospectus des hôtels promettent des relations sexuelles avec des “Vietnamiennes de 14 ans encore vierges”.Loin des casinos, de pauvres hères perdent toutes leurs économies dans des petites échoppes de paris clandestins. Il n’y a rien à y voir, à part quelques attractions minables, telles qu’un spectacle déprimant avec un éléphant, de pauvres animaux en cage.

Le tourisme de la pauvreté

Cette nouvelle destination est évocatrice de la tendance grandissante en Asie : le « tourisme de la pauvreté ». En Inde, les « tours des bidonvilles » qui permettent aux riches visiteurs de croiser les pauvres sont devenus un grand business pour les agences de voyage locales. Et la notion que ces excursions permettent de mieux appréhender ce qu’est la pauvreté est infirmée par une étude de l’Université de Pennsylvanie, qui a montré qu’elles étaient surtout motivées par la curiosité et le voyeurisme.

Du voyeurisme à la prédation

Et c’est ce même voyeurisme qui va désormais attirer les touristes à Mong La : “Le sexe, après tout, se vend encore mieux que la pauvreté”, écrit Rose. Chaque nouveau visiteur de Mong La “soutiendra une économie basée sur la prostitution enfantine » et l’exploitation illégale de la vie sauvage. Et bien sûr, ce voyeurisme mènera à la prédation : certains visiteurs pédophiles seront prêts à payer pour prendre part eux-mêmes au viol de ces enfants.  La Birmanie a bien plus à offrir, mais les visiteurs devraient apprendre à choisir plus soigneusement leurs destinations, conclut la journaliste.