Uber porte plainte contre la Californie: pas question de requalifier ses chauffeurs en employés

Une loi ratifiée par la Californie en septembre oblige les plateformes de réservation de voiture à requalifier les chauffeurs en employés. Ce n’est pas au goût d’Uber, qui porte plainte contre l’État américain.

C’est une année difficile qui se clôture pour Uber, et on pensait qu’ils en avaient fini pour 2019. Après la perte de sa licence à Londres, en Allemagne, des péripéties d’agressions sexuelles de la part de chauffeurs et la démission du CEO Travis Kalanick, la société se tourne désormais vers la justice américaine. Et est appuyée par une autre start-up de livraison et deux chauffeurs mécontents.

Car Uber ne veut pas se voir contraint de requalifier ses chauffeurs indépendants en salariés. Or cette loi, nommée AB5, doit entrer en vigueur dès le 1er janvier pour permettre aux travailleurs ‘sous-traitants’ d’obtenir de meilleurs conditions sociales avec le statut de salarié, telles qu’un salaire minimum ou une assurance maladie.

Des charges sociales plus chères

Dans leur plainte pour ‘violation des droits constitutionnels’ publiée par CNBC, ils précisent qu’ils ‘défendent leur liberté fondamentale de travailler en tant que fournisseurs de service indépendants et en tant qu’entreprises technologiques dans l’économie à la demande’. Plus tôt cet automne, Uber et Lyft avaient d’ailleurs annoncé s’opposer à tout changement de statut de leurs chauffeurs, alors que cette loi augmenterait leurs charges sociales… ce qui reviendrait donc plus cher aux plateformes de réservation.

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Les deux sociétés ont alors rassemblé chacune 30 millions de dollars pour organiser un vote populaire, autorisé en Californie, et substituer à cette loi des ‘compromis de droits sociaux’ qu’ils ont présentés au gouverneur de l’État, comme le rapporte Le Figaro.

Selon Uber, cette loi AB5 vise explicitement l’économie des employés indépendants alors qu’elle dispense d’autres professions, comme ‘les représentants de commerce, les chauffeurs de camion de construction ou les pêcheurs commerciaux’.

Quant aux conducteurs de taxi, ils sont eux divisés: certains aimeraient effectivement bénéficier des avantages du statut de salarié, alors que d’autres veulent garder leur liberté de choisir leurs horaires comme il leur chante.

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