La construction du mur qui doit protéger la frontière sud des États-Unis contre l’immigration clandestine en provenance du Mexique voisin ne pourra pas débuter aussi rapidement que le président Donald Trump l’avait espéré. Le département qui est responsable de la construction du mur, le Department of Homeland Security (DHS), n’a pu trouver que 20 millions de dollars pour financer le projet. Trump comptait faire financer le mur par les fonds du DHS, jusqu’à ce qu’il obtienne le soutien nécessaire du Congrès américain pour son plan. Le 25 Janvier, Sean Spicer, le porte-parole de la Maison Blanche, avait confirmé que le projet sera lancé dès que possible à l’aide de fonds existants.Mais selon Reuters, le DHS est beaucoup moins riche qu’il ne l’avait espéré, et les 20 millions de dollars disponibles ne pourront suffire qu’à financer quelques prototypes de murs. Or, selon les estimations prévisionnelles de l’administration, le mur pourrait coûter 17,8 millions $ par mile (1,6 km), et la longueur totale de la paroi serait de 1 257 miles.De ce fait, le coût total serait proche de 21,6 milliards de dollars. A cela, il faut ajouter les réductions d’impôts promises à la classe moyenne et aux entreprises, le remplacement de l’Obamacare et les projets d’infrastructure de Trump (1000 milliards $), l’augmentation du budget de la défense de 54 milliards de dollars et la possibilité que le Congrès américain refuse de donner suite à ce projet.
Une clôture, pas un mur
Trump fait aussi face à d’autres obstacles. De nombreux experts au sein du DHS estiment qu’une clôture serait plus judicieuse qu’un mur, non seulement parce qu’elle permettrait de réduire sensiblement les coûts, mais aussi le temps nécessaire à l’obtenir de cet ouvrage.« Vous ne voulez pas avoir une barrière qui obstrue votre vision, qui vous empêche de voir ce qui se passe de l’autre côté de la frontière ».« Une fois que ces experts auront convaincu Trump qu’il a tort, la Maison Blanche trouvera bien un moyen de vendre la clôture au peuple », estiment les initiés.
Les expropriations
Enfin , il y a les achats et les expropriations de milliers de parcelles appartenant à des particuliers dans la zone frontalière. En 2006, George W. Bush, alors président, avait signé le Secure Fence Act, qui avait mené à la construction de 1 100 kilomètres de clôture le long d’une partie de la même frontière sud. Selon le Wall Street Journal, à ce jour, 120 procès intentés par des personnes qui se sont vu expropriées de leurs terres à cette époque sont encore en cours d’instruction.