Tous les regards tournés vers la Fed: voici les annonces attendues

Réunie depuis hier, la Fed devrait annoncer ce mercredi un changement radical de sa politique monétaire. Et ce changement devrait mener à une première hausse de taux d’intérêt l’année prochaine.

L’inflation américaine est à son plus haut niveau depuis 40 ans. Alors qu’elle était stable de mai à septembre, autour des 5%, les deux derniers mois ont vu un nouvel emballement à 6,2 puis 6,8%. De quoi faire changer d’avis la Fed qui ne qualifie désormais plus l’inflation de temporaire au contraire de la BCE en Europe.

Une inflation trop importante n’est pas une bonne chose pour l’économie. Car elle affecte la consommation des ménages et elle égratigne les réserves des épargnants. Elle pousse parfois ces derniers à prendre des risques avec des investissements à meilleur rendement.

De nombreux économistes ont pressé nos banques centrales d’agir. Et c’est la Réserve fédérale américaine qui devrait bouger la première. Sont attendus: une accélération du resserrement du programme d’achat d’obligations de juin à mars et l’enclenchement des taux d’intérêt à partir de zéro. La Fed devrait publier une nouvelle prévision qui mènerait à trois hausses en 2022 et à quatre autres en 2023. Rappelons qu’il y a peu, il n’y avait aucun consensus pour une hausse des taux.

Rappelons également que comme en Europe, le programme d’achat d’obligations a servi à faire face à la pandémie en libérant d’énormes quantités d’argent « gratuit ». Les États ont bénéficié d’une période d’endettement sans frais, dont le revers de la médaille est certainement l’inflation.

BCE

La décision de la Fed de resserrer sa politique monétaire influencera certainement la BCE qui demeure jusqu’à présent impassible. Il n’est pour l’heure pas prévu de resserrer le programme d’achat (de crise et classique) avant mi-2022. Aucune hausse des taux d’intérêt n’a été évoquée jusqu’ici. Pour Lagarde, l’inflation baissera d’elle-même une fois que la demande qui a explosé suite à la reprise s’adaptera à l’offre. Il y a des signes de résolution de la crise de la chaîne d’approvisionnement pour la première partie de 2022. La question des prix de l’énergie, qui tirent l’inflation vers le haut, est beaucoup plus incertaine.

« La BCE va rejoindre la Fed et elle aussi entrer dans une nouvelle phase », estime pour l’AFP Carsten Brzeski, économiste chez ING : « celle de la gestion du risque, après celle du soutien monétaire massif ».

Mais avec le nouveau variant omicron, les banques centrales marchent sur des oeufs. Elles sont coincées entre une politique de soutien face à une pandémie qui n’est pas terminée et la nécessité de contrôler la hausse des prix. En mars 2020 tout était clair, il fallait tout miser sur le soutien aux États. Aujourd’hui, c’est plus compliqué. Le risque, c’est que les banques centrales avancent en ordre dispersé.

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