Substitut du gaz des centrales, carburant pour avions et fusées, ammoniac vert: voici Hydrogen City, le projet XXL du Texas

Depuis plusieurs mois, les projets de « plus grands site de production d’hydrogène vert du monde » se multiplient aux quatre coins de la planète. La liste s’allonge et il ne sert pour l’instant pas à grand chose de savoir lequel est vraiment « le plus puissant du monde » tant qu’ils ne sont pas opérationnels. Il n’empêche qu’un projet très prometteur vient d’être annoncé au Texas.

« Nous voyons Hydrogen City devenir l’un des plus grands centres de production d’hydrogène au monde, fournissant à de nombreux clients différents du carburant H2 100 % propre. » C’est avec cette formule clinquante que Brian Maxwell, un développeur expérimenté dans le domaine des énergies renouvelables, a présenté son projet d’hydrogène vert.

En termes de capacités de production, on est effectivement sur du très (très) lourd. 60 GW sont annoncés, pour une production annuelle de 2,5 millions de tonnes d’hydrogène vert. Reste à savoir si, lorsque le tout sera opérationnel, il s’agira réellement du plus grand site au monde. De nombreux autres projets à dizaines de GW et à plusieurs millions de tonnes ont déjà été annoncés. Actuellement, le plus grand site en fonction se situe en Chine, avec 150 GW.

Hydrogen City, propulsée par la start-up Green Hydrogen International (GHI), va naître dans le comté de Duval, dans le sud du Texas. Le projet sera alimenté par de l’énergie solaire et de l’énergie éolienne. Il disposera de sa propre caverne de sel, qui lui permettra de stocker l’hydrogène produit.

Quels usages ?

Dans un communiqué, GHI indique que des négociations sont en cours pour déterminer quels seraient les utilisations finales de son hydrogène vert. Parmi les pistes, il y a celle de la production d’ammoniac vert pour exportation vers des pays d’Asie, tels que le Japon et la Corée du Sud, et pour le marché des engrais.

GHI pense aussi à vendre son hydrogène vert à des producteurs de carburant durable d’aviation.

En outre, la société texane songe à utiliser son hydrogène et à le combiner à du dioxyde de carbone pour créer elle-même un carburant vert pour fusée à base de méthane. Lequel serait proposé à SpaceX, dont la base de Boca Chica est à deux pas. La société spatiale d’Elon Musk développe actuellement un nouveau type de moteur de fusée (SpaceX Raptor) qui utiliserait du méthane liquide cryogénique et de l’oxygène liquide, plutôt que le carburant à base de kérosène qu’elle utilise pour l’instant.

Enfin, GHI souligne que son hydrogène vert « peut également être utilisé comme substitut du gaz naturel dans les centrales électriques ». « Plus de 4GW de nouvelles centrales électriques au gaz ont été proposées aux États-Unis, qui peuvent brûler une combinaison d’hydrogène et de gaz naturel », rappelle la start-up.

Schéma fourni par GHI.

2 GW pour 2026

Forcément, le projet sera construit en plusieurs phases. La fin de la première est prévue pour 2026 et devrait déjà offrir une capacité de production de 2 GW. Deux cavernes de stockage devraient également être prêtes d’ici quatre ans. A terme, il devrait y en avoir cinquante, fournissant jusqu’à 6 TWh de stockage d’énergie.

« Hydrogen City est un projet parfaitement positionné à proximité de ressources renouvelables à faible coût, de nombreux terrains disponibles, de dômes de sel et du grand port énergétique de Corpus Christi. Il sera leader mondial en termes de coûts et permettra à GHI de tirer parti de la demande croissante d’hydrogène vert », s’est félicité Andy Steinhubl, ancien Senior Partner chez McKinsey et membre du conseil d’administration de GHI.

« Le Texas est le leader mondial de l’innovation énergétique depuis plus de 100 ans et ce projet vise à consolider ce leadership pour le siècle prochain et au-delà », a souligné Brian Maxwell, à la tête du projet.

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