Alors que les températures restent sous zéro, un plafonnement européen des prix de l’énergie n’a toujours pas été décidé. Les ministres de l’Énergie se réuniront lundi.
L’essentiel : le sommet européen a fait déraper l’heure de pointe matinale déjà chaotique à Bruxelles hier, et se fait maintenant renvoyer la balle en pleine figure :
- En raison de la « grève » à l’aéroport de Zaventem, plusieurs chefs de gouvernement européens craignaient de ne pas pouvoir rentrer chez eux pour le week-end. Le sommet a donc été clôturé plus tôt que prévu, dès jeudi soir. « Organisons une grève à chaque sommet de l’UE », s’est moqué un diplomate présent à Politico.
- Ce sommet a été « court, mais constructif », a noté le chancelier allemand Olaf Scholz. Un nouveau paquet de sanctions contre la Russie a été écarté, l’inclusion de la Croatie dans l’espace Schengen et l’adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l’Union ont été mises sur la table, et bien sûr le scandale de corruption qui éclabousse actuellement le Parlement européen a également animé les débats.
- Mais le sujet qui a dominé l’ordre du jour, comme c’est le cas depuis des mois, ça a été le plafonnement du prix (ou corridor dynamique) du gaz en Europe. Et finalement, une décision sur le sujet a à nouveau été reporté. À lundi, lorsque les ministres européens de l’Énergie se réuniront.
- Scholz lui-même a qualifié le dossier de « complexe et hautement technique », sans dire que c’est précisément l’Allemagne qui bloque ce dossier complexe depuis des mois. Le chancelier allemand ne veut surtout pas qu’un tel plafond pèse sur l’économie allemande, et fait donc pression pour un plafond particulièrement élevé, et en théorie presque irréalisable. « Le plafond devrait être si haut que j’espère qu’il ne deviendra jamais pertinent« , a-t-il dit. Cela ne semble pas être une mesure adéquate pour gérer la crise énergétique, qui entame sérieusement le budget des citoyens européens.
Au menu également : la fuite imminente des entreprises technologiques, encouragées par les 369 milliards de dollars de subventions et d’avantages fiscaux accordés par les États-Unis, qui menacent de quitter l’Union.
- « Tout ira bien », peut-on conclure des propos tenus par Scholz dans la presse. Et le président français Macron pense également qu’ils peuvent s’arranger avec les États-Unis. « Dans les semaines à venir, nous voulons négocier avec nos partenaires à Washington », a indiqué le chancelier à la presse, après quoi il a conclu par un « Joyeux Noël et une bonne année ».
- En marge du sommet, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a par ailleurs trouvé le temps de commenter la proposition de Zuhal Demir et de sa N-VA de commencer à investir dans les centrales nucléaires néerlandaises. En effet, les Pays-Bas veulent construire deux nouveaux réacteurs d’ici 2035 à Borssele, un village de Zélande qui abrite déjà la seule centrale nucléaire du pays. Demir a suggéré que la Flandre prenne le relais pour ces centrales et entamera des discussions avec le ministre néerlandais de l’Énergie, Rob Jetten, à la fin du mois Les déclarations de Demir ont aussi atteint Rutte, qui a déclaré en plaisantant que « tout argent est toujours le bienvenu. Vous nous connaissez, nous les Hollandais« .
RVW