Principaux renseignements
- Shein aurait déplacé son introduction en bourse de Londres à Hong Kong.
- Cette décision fait suite aux difficultés rencontrées pour obtenir l’approbation des autorités de régulation chinoises. Ces obstacles concernaient une cotation au Royaume-Uni.
- Shein a l’intention de soumettre un projet de prospectus à la Bourse de Hong Kong dans les semaines à venir. Elle vise à entrer en bourse cette année.
Shein, le géant chinois de la mode rapide, envisage de déplacer son projet d’introduction en bourse de Londres à Hong Kong. Cette décision ferait suite à des difficultés avec les autorités chinoises pour obtenir l’autorisation nécessaire à une cotation au Royaume-Uni.
Selon des sources proches du dossier, Shein prévoit de déposer un projet de prospectus auprès de la Bourse de Hong Kong dans les semaines à venir. L’objectif reste une introduction en bourse d’ici la fin de l’année. Cela mettrait fin aux espoirs d’une entrée très attendue à la Bourse de Londres.
Avantage stratégique
Les rumeurs de changement se sont intensifiées début mai. À ce moment-là, Shein s’est séparée de deux agences de communication qui travaillaient sur son projet londonien. Bien que la Financial Conduct Authority du Royaume-Uni ait donné son feu vert il y a presque un an, l’entreprise attend toujours l’approbation de la Commission chinoise des valeurs mobilières. Ce retard aurait motivé le changement vers Hong Kong. Certains analystes estiment que ce choix est stratégique. Kathleen Brooks, analyste chez XTB, pense que les tensions entre Pékin et Washington — et la proximité du Royaume-Uni avec les États-Unis — ont rendu une cotation à Londres plus difficile.
Le marché mondial est incertain
Ce changement intervient dans un contexte plus large d’incertitude économique. Récemment, les États-Unis ont supprimé une règle permettant d’importer des biens de moins de 800 dollars sans taxes. Cela a fait baisser les estimations de valeur pour l’introduction en bourse de Shein.
Les données montrent que les envois de Shein vers les États-Unis ont chuté début 2023. En revanche, les livraisons vers l’Europe ont augmenté. Cette tendance reflète l’impact des nouvelles règles d’importation américaines et des possibles mesures similaires au sein de l’UE et du Royaume-Uni. PDD Holdings, la société mère de Temu (un concurrent direct), a aussi signalé une forte baisse de ses bénéfices. Elle cite la concurrence en Chine et l’instabilité du commerce mondial. De son côté, Shein dit vouloir diversifier ses sites de production pour limiter les hausses de coûts.
Révision de la législation fiscale
Le modèle fiscal de Shein est également sous pression. L’Union européenne veut supprimer les exonérations douanières pour les colis de faible valeur. Le Royaume-Uni envisage une réforme similaire. L’objectif : empêcher les plateformes chinoises de proposer des prix plus bas que les détaillants locaux.
Par ailleurs, Shein est visée au Royaume-Uni pour ses liens présumés avec le travail forcé des Ouïghours. L’entreprise a refusé de garantir aux députés britanniques que ses produits n’incluent pas de coton du Xinjiang. Cela lui a valu des critiques sévères. Des ONG ont engagé des poursuites contre Shein pour dénoncer l’usage présumé de coton provenant de cette région. L’entreprise a reconnu deux cas de travail d’enfants chez ses fournisseurs. Elle affirme appliquer une politique de « tolérance zéro » sur ces questions.
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