Maintenant, l’espionnage industriel se fait de l’espace… et c’est abordable

Auparavant, surveiller la terre de l’espace était plutôt le domaine des superpuissances, et plutôt avec des satellites qui pesaient quelques tonnes. Toutefois, la donne a changé et depuis quelques années, la vente de données obtenues par des satellites est devenu un service commercial que propose un nombre croissant de startups.

Des mini-satellites avec des mini-coûts

L’émergence de ce nouveau marché a été rendue possible par une petite révolution dans l’industrie des satellites : la miniaturisation des satellites, accompagnée d’une baisse du coût de leur fabrication, de leur lancement et de leur exploitation. Plus petits et moins chers, ces mini-satellites gravitent autour du globe et prennent des clichés haute définition quotidiennement.

Des clichés qui peuvent intéresser des entreprises, organisations non gouvernementales, entités gouvernementales et supra-étatiques. Mais pour voir quoi ? À condition de savoir quoi et où regarder, on peut obtenir des informations très diverses et utiles, comme estimer le nombre de porte-conteneurs en déplacement dans le monde, surveiller des zones industrielles pour en déduire leur niveau d’activité ou la fonte des calottes polaires, anticiper le niveau des récoltes agricoles, déterminer l’étendue des dégâts des clients de compagnies d’assurance…

Un formidable outil de surveillance

Orbital Insight, basée à Palo Alto en Californie, est l’une des premières firmes à s’être lancées sur le marché de l’observation spatiale. À la demande d’un client, elles peuvent par exemple observer la performance d’une entreprise concurrente en estimant le nombre de voitures garées devant des magasins de cette marque dans plus de 26 000 parkings aux Etats-Unis. Pour James Crawford, le fondateur et directeur général, cette transparence va accroître l’efficacité des marchés à l’avenir, et donner une meilleure compréhension de l’économie mondiale.

L’observation par satellite est aussi un moyen de contrôler les agissements des compagnies et des gouvernements, comme par exemple déceler des exploitations forestières illégales ou repérer des bateaux de pêche dans des zones protégées. Pour Fred Abrahams, chercheur de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, l’observation spatiale est un formidable outil, comme il le déclarait récemment pour le New York Times : « C’est pour cela que nous sommes aussi impliqués dans ces technologies. Elles rendent les violations à grande échelle plus difficile à dissimuler ».

Des donnes bien plus riches et précises

Parallèlement, les données récoltées deviennent de plus en plus riches, grâce à de nouveaux outils comme les capteurs infrarouges ou hyperspectraux. Pour exploiter cette masse de données spatiales, les opérateurs de satellites ne se contentent souvent plus de vendre une information brute à leurs clients, mais également d’en faire l’analyse pour eux.

Ces deux marchés, celui de la vente et de valorisation de données spatiales, pourraient peser les 11,4 milliards d’ici 2027 selon le cabinet Euroconsult.

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