Comment un satellite donne plus de goût a vos tomates

En 2050, pour alimenter la population mondiale, il faudra produire 70 % d’aliments en plus, indique l’ONU. Pour cela, on aura recours aux dernières technologies comme le Big Data et aux données d’observation de la Terre via satellite. Les données de dizaines de satellites de l’ESA, l’Agence spatiale européenne, offrent la possibilité de savoir où planter un type spécifique de semence, comment améliorer l’efficience de l’utilisation de l’eau ou encore de prédire quelle type de climat prédominera.Pour ce faire, l’ESA dispose du programme Copernicus et du SMOS.Le SMOS (Soil Moisture and Ocean Salinity) est un minisatellite dont la fonction depuis 2009 est de mesurer l’humidité superficielle des terres émergées et la salinité de la surface des océans.Sa mission est de récolter des données afin de savoir où et comment poussent les cultures pour atteindre davantage d’efficience dans leur planification, explique Jorge Faust, responsable du programme SMOS.« La Terre est un terrain dynamique où rien n’est stable, l’observer de loin permet d’avoir une vision globale que l’on a pas depuis le sol. Le SMOS permet d’éviter d’avoir à déployer des millions de senseurs sur toute la planète ».Ainsi, il est possible de mieux comprendre les cycles de l’eau ainsi que les phénomènes météorologiques tels que les tornades, les sécheresses, les inondations ou encore encore l’épaisseur de la glaces des pôles.

Déterminer l’arrosage dans les zones de sécheresse

Le programme Copernicus utilise 30 satellites, nommés « Sentinel », depuis 2014, afin de surveiller la surface terrestre. 4,3 milliards d’euros seront investis dans ce programme d’ici 2020.Les satellites fournissent des informations sur la quantité des zones cultivées, le type d’arrosage nécessaire ou encore sur la récolte. Ces données permettent aux agriculteurs d’optimiser leur consommation d’eau, l’utilisation de fertilisants et l’usage de pesticides.Par ailleurs, l’ESA prévoit de mettre en orbite en 2022 le satellite Flex. Grâce à celui-ci, il sera possible de mesurer la santé de toutes les plantes de la planète via l’observation de faibles rayons infrarouges diffusés lors de la photosynthèse. On pourra déterminer si elles se développent normalement afin d’agir si ce n’est pas le cas.« L’Observation de la Terre est un secteur qui est en passe de décoller grâce aux nouvelles technologies comme le Cloud et le Big Data. »Enfin, l’ESA développe actuellement des applications mobiles, utiles pour surveiller les plantations et les élevages. Ces applications livreront des statistiques pour améliorer les cultures et prévenir les maladies.L’objectif final est d’obtenir rapidement des milliers de données à l’aide de ces satellites pour cultiver, par exemple, des tomates plus nutritives et ainsi contribuer à la lutte contre la faim dans le monde.

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