La Russie prévoit de réduire sa production de pétrole d’environ 5 % à partir de mars, soit une réduction d’environ 500.000 barils par jour. Signe que les sanctions commencent à mordre.
La Russie veut se défendre contre les sanctions en réduisant sa production de pétrole

Pourquoi est-ce important ?
Depuis le début de la guerre en Ukraine il y a un an, une guerre énergétique parallèle a vu le jour entre l'Occident et la Russie. Elle s'est intensifiée ces derniers mois après que l'UE et ses alliés ont introduit diverses sanctions contre le pétrole russe. C'est maintenant le tour de la Russie.Dans l’actu : La réduction de la production est une réponse aux mesures occidentales visant à frapper le trésor de guerre du Kremlin.
- Après l’annonce de la nouvelle, le prix du baril de pétrole Brent, le prix de référence du pétrole dans notre région, a augmenté de plus de 2,5%. Au moment de la rédaction de cet article, le baril se négocie à 86,52 dollars, soit l’équivalent d’environ 80,83 euros.
- La Russie est le deuxième exportateur mondial de pétrole après l’Arabie saoudite. Le pays a longtemps menacé de réduire sa production si l’Occident introduisait des sanctions.
- Pour rappel, le G7, le groupe des sept principaux États industriels, a instauré un plafond de 60 dollars pour le pétrole en provenance de Russie, l’obligeant à vendre à un prix fortement réduit.
- L’UE a également instauré un embargo sur le pétrole russe transporté par voie maritime le 5 décembre. Un embargo sur les produits pétroliers raffinés tels que le diesel a suivi deux mois plus tard.
La machine à pétrole russe
Résumé de l’année écoulée pour l’industrie pétrolière russe :
- Peu après l’invasion de l’Ukraine en février dernier, de nombreux pays occidentaux ont choisi de réduire leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes bon marché. À l’époque, on s’attendait à une forte baisse des recettes du pays, mais celui-ci s’est avéré plus résistant que prévu.
- Comme les pays européens en particulier achetaient moins, la Russie a tout simplement exporté davantage de pétrole vers les pays asiatiques tels que la Chine et l’Inde. Bien qu’elle ait été contrainte de vendre du pétrole (et du gaz) à des prix fortement réduits, l’augmentation des prix dans le monde entier a permis de ne pas gravement affecter les revenus.
- Au final, la Russie n’a pas produit moins de pétrole l’année dernière, mais plutôt plus qu’en 2021. La production a augmenté de 2% pour atteindre 10,7 millions de barils par jour, tandis que les exportations ont même augmenté de 7,5%.
- Pourtant, les nouvelles sanctions semblent rendre la Russie nerveuse. Moscou est obligée de vendre à un prix inférieur, en plus des prix du pétrole déjà bas sur le marché mondial. Ses revenus pétroliers diminuent lentement mais sûrement.
- Il est également possible que la production de l’or noir russe diminue fortement dans un avenir proche. D’ici 2035, le pays pourrait produire jusqu’à 40% de pétrole en moins, du moins selon une analyse du géant pétrolier BP.
(CP)