Voici l’arme « top secrète » de la Russie pour se débarrasser du réseau internet Starlink de SpaceX en Ukraine

La Russie a expérimenté pendant des mois avec ses systèmes de guerre électronique Tobol pour perturber les transmissions de Starlink en Ukraine, dans le but de saboter l’accès internet des forces ukrainiennes et compliquer leur contre-offensive.

Pourquoi est-ce important ?

Starlink s'est avéré vital pour l'armée ukrainienne, qui compte sur les petits terminaux portables pour communiquer sur le champ de bataille et relayer des renseignements, mais également pour bombarder les troupes russes à l'aide de drones.

Dans l’actu : La Russie cherche à saboter l’accès internet des forces ukrainiennes en ciblant les transmissions internet des satellites de Starlink fournies par Elon Musk, selon un rapport de renseignement classifié obtenu par le Washington Post, et qui fait partie des fuites du Pentagone.

  • Le Kremlin utilise pour cela le système de guerre électronique Tobol, sur lequel il a effectué des tests pendant plusieurs mois à l’automne dernier.
    • Ce programme aurait été conçu initialement pour protéger les satellites du Kremlin.
    • Mais il peut aussi être utilisé pour attaquer les dispositifs ennemis, selon les documents top secrets.
    • Tobol brouillerait la liaison en mélangeant un signal parasite avec la diffusion originale, ce qui altère les informations reçues par tous les utilisateurs du satellite.
  • Le Pentagone n’a pas commenté l’information divulguée. « Le département est concentré sur la fourniture des capacités satellites dont ont besoin les Ukrainiens », s’est contenté de dire le Major Charlie Dietz, un porte-parole du Département de la Défense.

Important : le réseau Starlink est crucial pour que les Ukrainiens et les forces armées puissent communiquer, mais également lancer leur contre-offensive, suscitant l’ire d’Elon Musk.

  • Le système de SpaceX aurait ainsi permis de piloter des drones pour mener des attaques contre les forces russes.
  • Kostiantyn Zhura, un porte-parole du ministère de la Défense ukrainien, a déclaré que les responsables à Kiev sont au courant des efforts de la Russie et « prennent des mesures pour les neutraliser ».

Un brouillage difficile, mais pas impossible

Le détail : Les analystes ont identifié au moins sept complexes Tobol en Russie, tous situés à côté d’installations utilisées pour suivre les satellites.

  • Certains des sites sont des quartiers généraux pour des brouilleurs mobiles, ont déclaré les analystes.
    • Les trois sites cités dans l’évaluation du renseignement américain sont les plus proches de l’Ukraine, ce qui en font des installations adaptées pour une opération offensive.
    • Leur zone de couverture semble envelopper toute l’Ukraine, a déclaré Brian Weeden, directeur de la planification de programmes à la Secure World Foundation.
  • Les tests russes auraient été dirigés vers Bakhmout dans la région de Donetsk (est), où ont lieux les combats les plus violents de la guerre cette année.
  • On ignore encore si les pannes de Starlink signalées en Ukraine étaient le résultat des expériences de Tobol.
    • En octobre, des perturbations ont été signalées par les troupes ukrainiennes lors de contre-offensives réussies dans le sud et l’est du pays.
    • Les responsables ukrainiens avaient alors suggéré que SpaceX avait restreint l’accès à internet dans ces zones pour empêcher les Russes d’utiliser le service.
  • En outre, Moscou dispose d’un autre système de brouillage, monté sur camion et nommé Tirada-2.
  • Un troisième système de guerre électronique est en développement : le Bylina-MM, un outil mobile basé au sol et également axé sur la perturbation des canaux de communication par satellite.
  • De son côté, l’expert belge Bart Hendrickx pense que la configuration de Starlink – une constellation de petits satellites en orbite basse – rend la détection et le brouillage plus difficiles… Mais pas impossibles.
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