Rouler 100 heures d’affilée avec une voiture électrique sans jamais la recharger ? C’est désormais possible et ça pourrait bien révolutionner le secteur

Lors d’une démonstration, un véhicule hybride (ne tiquez pas trop vite, les explications suivront) est parvenu à rouler pendant 100 heures d’affilée, sans recharge. Une prouesse réalisée grâce à une technologie qui intrigue de plus en plus : une route électrifiée.

Pourquoi est-ce important ?

De nombreux sondages l'ont déjà démontré : si certains conducteurs refusent de franchir le pas vers les véhicules électriques (VE) c'est - en plus de leur prix - à cause de leur faible autonomie. Un obstacle qui pourrait en fait être rapidement effacé grâce aux routes électrifiées, qui gagnent en popularité. Pour le plus grand plaisir des pays qui voient en l'électrification des véhicules le meilleur moyen de verdir leur parc automobile.

Dans l’actu : 100 heures d’affilée sans recharger.

  • La start-up Electreon est parvenue à faire rouler une Toyota Rav4 Prime pendant 100 heures d’affilée sans l’arrêter pour la recharger.
  • Une démonstration effectuée sur une piste électrifiée de l’entreprise, en Allemagne.

Les faits : un record.

  • Sur ces 100 heures, la voiture hybride a parcouru près de 2.000 kilomètres, en roulant à 50 km/h.
  • Le véhicule s’est arrêté une bonne cinquantaine de fois, toujours brièvement, dans l’unique but de changer de conducteur. La Toyota n’a jamais été rechargée et son moteur n’a jamais été éteint.
  • Pour effectuer le même parcours, un véhicule électrique classique aurait normalement eu besoin de faire plusieurs pauses de 30 à 60 minutes afin d’être rechargé.
  • Cette démonstration a été rendue possible par la technologie utilisée sur la piste, qui recharge – sans fil – en électricité les véhicules qui l’arpentent.

Game changer ?

Les explications : pourquoi faire une démo avec un véhicule hybride ?

  • Vous l’aurez remarqué, nous comparons jusqu’ici les performances d’un véhicule hybride avec celles des VE.
  • Si Electreon a choisi une telle voiture pour sa démonstration, c’était pour que l’exploit soit encore plus impressionnant. Car le moteur à essence de la Toyota en question n’a en fait jamais été utilisé pendant le trajet.
  • En conditions normales, la voiture n’aurait pu rouler que 75 km sans recharge.
  • Une façon de démontrer qu’il n’y aura donc pas besoin de miser sur des batteries ultra-puissantes – et peu respectueuses de l’environnement – à l’avenir.
  • Jusqu’à présent, Electreon a surtout travaillé sur des solutions de recharge sans fil pour les flottes d’autobus et de camions, dont les trajets sont évidemment prédéterminés. Mais la start-up estime que sa solution pourrait bientôt être appliquée aux routes traditionnelles, parcourues par monsieur et madame tout le monde avec leur véhicule électrique ou hybride.
    • « L’objectif de ce rallye de 100 heures de conduite ininterrompue était de démontrer le potentiel technique illimité de la technologie de la route électrique sans fil, qui permet aux VE de rouler indéfiniment avec une batterie minimale. Je suis ravi d’annoncer que la technologie d’Electreon et l’équipe qui l’a mise au point ont dépassé les attentes. Il s’agit là d’un autre signe clair que notre technologie est prête pour des projets commerciaux à grande échelle dans le monde entier », s’est réjoui Reuven Rivlin, président honoraire de la société.

L’info supplémentaire : une première en préparation en Suède.

  • Il y a quelques semaines, on a appris que la Suède, forte de quelques succès sur des projets permanents, avait commencé à construire une route électrifiée permanente. Une première mondiale.
  • Le tronçon concerne 21 km sur l’autoroute E20, qui relie Stockholm à Göteborg.
  • Les travaux devraient être achevés dès 2025.
  • Selon une récente étude de l’Université de technologie de Chalmers, en Suède, l’installation de routes électrifiées sur 25% des routes nationales et européennes les plus fréquentées, combinées avec l’installation de bornes de recharge dans les domiciles, serait une méthode optimale pour la transition vers les véhicules électriques. Cela permettrait, in fine, de rendre les batteries des VE « considérablement plus petites, jusqu’à seulement un tiers de leur taille actuelle. »
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