Mardi, tard dans la soirée, le conseil des ministres restreint a conclu qu’il ne pourrait pas y avoir d’accord satisfaisant tous les partis du gouvernement au sujet d’une réforme fiscale. Le dossier est renvoyé à la prochaine législature.
Dans l’actu : pas de réforme fiscale sous la Vivaldi.
- Après cinq semaines de discussions, la Vivaldi jette l’éponge : impossible de s’accorder autour d’une réforme fiscale.
- Si un accord avait été trouvé, cela aurait « impacté significativement la situation budgétaire », souligne le cabinet De Croo.
Le détail : il n’était pas question d’impacter le budget.
- La réunion du comité restreint convoquée à 19 heures mardi pour tenter de trouver un accord sur une réforme fiscale s’est terminée sur un échec, le dernier de la Vivaldi en la matière.
- Dans la foulée, le cabinet De Croo a indiqué que la Vivaldi renonçait à trouver un tel accord car il n’était pas possible de parvenir à un deal accepté par les sept partis gouvernementaux sans « impacter significativement la situation budgétaire ».
- Le Premier ministre avait déjà répété à plusieurs reprises qu’une réforme fiscale ne devait pas mettre à mal les objectifs budgétaires 2023 et 2024 : un choix a donc été posé.
- Cette réforme fiscale est dès lors renvoyée à une prochaine législature.
- Le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (cd&v), à l’origine de la proposition de réforme fiscale, a indiqué que des fondements étaient là pour tout qui souhaitait, à l’avenir, rendre notre fiscalité « plus juste, plus simple et plus moderne » tout en « élargissant les différences entre travailler et ne pas travailler ».
Pas vraiment une surprise
Les réactions : PS et Ecolo fâchés contre le MR, qui se défend.
- Du côté de Van Peteghem (cd&v), on ne cache pas sa déception.
- « Tout le monde n’est pas capable de sortir de ses tranchées et de faire preuve de courage pour prendre des décisions dans l’intérêt de tous. C’est ce que nous devons décider aujourd’hui », a notamment déploré le ministre des Finances.
- Au sein de la gauche francophone, on tire à boulets rouges sur le MR.
- Le vice-Premier ministre Pierre-Yves Dermagne (PS) reproche au MR d’être sorti du cadre de l’accord de gouvernement : « Il y avait six partis autour de la table dans une logique de trouver un compromis… et un parti n’était pas dans cette logique. »
- Là où il était prévu d’effectuer un « tax shift » (glissement de la fiscalité), les libéraux réclamaient un « tax cut » (diminution de la fiscalité), a-t-il notamment regretté.
- « Le MR a remis en cause cette logique, évoquant notamment des économies sur les allocations de chômage (durcissement, exclusions, limitation) », a souligné Pierre-Yves Dermagne, jugeant ces propositions « hors cadre ».
- « Dans les négociations à venir, nous serons plus vigilants. Les masques devront tomber plus rapidement », a-t-il ajouté.
- Même discours du côté du vice-Premier ministre des Verts, Georges Gilkinet (Ecolo).
- « C’est une occasion manquée d’améliorer notre système fiscal en augmentant les salaires bas et moyens et en encourageant un comportement positif pour la planète grâce à une plus grande contribution des revenus du capital », a-t-il déclaré.
- « Pour conclure des ententes, il faut sept partenaires dans ce gouvernement. Mais l’un des partenaires était réticent, malgré les efforts louables du ministre des Finances et du Premier ministre », a-t-il ajouté.
- Accusé par le co-président d’Ecolo Jean-Marc Nollet d’avoir « choisi le camp des millionnaires« , le vice-Premier ministre David Clarinval (MR) a justifié son « non » par le fait que, selon son parti, il y avait encore « trop de taxes sur la table ». La proposition de réforme n’aurait, de plus, pas récompensé tous les travailleurs, comme le voulaient les libéraux.
- « Au cours des pourparlers bilatéraux, nous avons proposé un paquet de mesures pour créer 19.000 emplois supplémentaires en plus de la croissance naturelle. Mais cette proposition n’a même pas été mentionnée. La gauche ne voulait plus en parler », a commenté le ministre libéral.
L’échec de ces discussions n’est pas une grande surprise. Lundi, le MR avait même demandé à reporter les discussions en septembre, avant de finalement accepter de rouvrir le débat. Sans succès, finalement. Notons que les partis de la coalition ont assuré que cet échec ne menaçait pas de faire tomber la Vivaldi. « Nous avons un conseil des ministres jeudi avec une centaine de points à l’ordre du jour. Nous continuerons à travailler sur les autres sujets », a d’ailleurs précisé Clarinval.