Le gouvernement fédéral est parvenu à un accord sur la réforme des pensions. L’économiste du travail Stijn Baert (UGent) n’est pas très enthousiaste. Dans une interview accordée à Business AM, il qualifie l’accord de simple ajustement.
Réforme des pensions : « Le gouvernement ne fait qu’un dixième de ce qu’il devrait faire »
Pourquoi est-ce important ?
Pour Baert, l'accord ne va pas assez loin. Il ne couvre qu'un dixième des coûts supplémentaires du vieillissement à l'horizon 2070. Il se réjouit néanmoins du nouveau régime pour les indépendants.- « L’accord ne prend en compte les coûts liés au vieillissement que de manière très limitée. On parle d’un effort de 0,5% du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2070. Le Bureau du Plan s’attend à ce que le coût du vieillissement augmente d’environ 5 % supplémentaires d’ici 2070. Le gouvernement ne fait donc qu’un dixième de ce qu’il devrait faire. C’est donc aux générations suivantes de combler les fossés que nous creusons aujourd’hui », a déclaré Baert.
- « Les travailleurs indépendants font beaucoup d’heures dans notre pays par rapport à d’autres pays européens. Pendant très longtemps, cette situation a mené à une pension très limitée. Le gouvernement fédéral a fait quelque chose à ce sujet. Il y avait au départ un coefficient correcteur, de sorte que le revenu imposable comptait moins pour l’accumulation de la pension. Cela a été rectifié. Dans les ajustements qui ont été faits, il n’y a pas de pièges majeurs en ce qui concerne les indépendants, sauf lorsqu’ils épargnent pour une pension complémentaire très élevée. »
- L’économiste conclut : « Les coûts sont réorientés grâce aux économies réalisées sur les pensions de la fonction publique. Il s’agit d’un petit effort à court terme. C’est un pas dans la bonne direction, mais ce n’est pas suffisant. Tout ce que vous ne mettez pas en œuvre maintenant pour changer les choses est une boule de neige : le déficit s’agrandit de plus en plus ».
Que dit le Bureau fédéral du Plan ?
- Le Comité d’étude sur le vieillissement a établi un scénario de référence sur le coût du vieillissement à l’horizon 2070. Il faut préciser que ce scénario a été calculé avant la nouvelle réforme des pensions. Mais comme on l’a vu, elle est totalement insuffisante.
- L’ensemble des dépenses sociales des pouvoirs publics passera de 25,7% du PIB en 2022 à 29,9% du PIB en 2070, soit un coût budgétaire du vieillissement de 4,2 % du PIB entre 2022 et 2070.
- De 2022 à 2050, les dépenses liées aux pensions et aux soins de santé vont augmenter.
- Par contre, les dépenses liées au chômage et aux allocations familiales vont se réduire.