Les États-Unis, l’Australie et la Grande-Bretagne ont déconseillé à leurs citoyens de se rendre à l’aéroport de Kaboul, de crainte que l’État islamique du Khorasan, une organisation affiliée à l’EI opérant en Afghanistan, ne prépare une attaque terroriste. Cela serait déjà arrivé. L’IS-K, qui opère également en Iran, au Pakistan et en Asie centrale, est un ennemi juré des talibans et de l’Amérique.
La véritable menace pour ceux qui fuient Kaboul n’est pas les talibans, mais IS-K, une émanation du groupe terroriste État islamique, qui estime que les talibans sont « trop mous ».
Les initiés craignent qu’ils n’attaquent l’aéroport de Kaboul dans les heures qui suivent. Ils combattront ensuite les talibans pour prendre le contrôle de l’Afghanistan, puis attaqueront l’Occident. L’IS-K, ou État islamique du Khorasan, est une filiale du groupe qui a envahi de grandes parties de la Syrie et de l’Irak pour y établir un soi-disant « califat ».
L’État islamique du Khorasan, qui s’est établi dans l’est de l’Afghanistan en 2015, est un ennemi juré des talibans. Les deux groupes se sont affrontés à plusieurs reprises. Au départ, l’IS-K était composé en grande partie de combattants issus des talibans pakistanais plutôt que des talibans afghans. Le groupe a également attaqué à plusieurs reprises les talibans afghans.
L’IS-K veut attaquer les Nations Unies et les puissances occidentales.
Le Khorasan est un nom traditionnel pour la région d’Asie centrale et d’Asie du Sud dont l’Afghanistan fait partie. Contrairement aux talibans afghans, qui continuent de se concentrer sur l’Afghanistan, l’IS-K a déclaré à plusieurs reprises qu’il voulait s’attaquer aux Nations unies et aux puissances occidentales. Le groupe a jusqu’à présent été actif principalement dans les provinces frontalières du Pakistan. Mais aujourd’hui, on craint de plus en plus que le groupe ait la capacité d’attaquer la capitale Kaboul. Des attentats-suicides ont également été perpétrés plus tôt dans la capitale.
Le groupe a mené six attaques dans la capitale afghane en 2016, puis 18 en 2017 et 24 en 2018. L’IS-K était la cible des frappes aériennes des États-Unis avant que Washington ne retire ses troupes et ses capacités aériennes le mois dernier.
Le groupe estime que le régime islamique des Talibans est « trop mou ». Selon le Centre d’études stratégiques, l’État islamique du Khorasan disposait d’une force de combat de 800 militants en octobre 2018, en baisse par rapport à un pic de 3 000 à 4 000 en 2016. L’IS-K a également recruté des transfuges talibans, notamment ceux qui ont observé avec envie les victoires d’Isis en Syrie.
Comme les Talibans de 2001, l’IS-K considère la culture et le commerce du pavot comme non islamiques. Les affrontements liés au trafic de drogue en 2017 avaient presque sonné la fin du groupe, mais il s’est depuis redressé.
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