Jeudi, Siemens Energy a annoncé annuler ses prévisions de bénéfices pour 2023. La faute à des problèmes sous-estimés autour de ses éoliennes. La réaction des investisseurs a été immédiate.
« Les problèmes de nos éoliennes sont pires que tout ce qu’on aurait pu imaginer » : après de terribles aveux, Siemens Energy s’effondre à la bourse
Pourquoi est-ce important ?
L'industrie de l'éolien est en petite forme, surtout en Europe. Depuis de nombreux mois, les dirigeants des plus grandes entreprises du secteur lancent des alertes et appellent à l'aide. Entre dépendance quasi totale à la Chine et inflation asphyxiante, elles ne cessent de répéter qu'elles n'ont pas les reins assez solides pour pouvoir suivre la cadence de la demande qui, dictée par les objectifs énoncés par l'UE, s'emballe.
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Dans l’actu : terribles aveux de la part de Siemens Energy.
- Jeudi, Siemens Energy, deuxième fabricant mondial, a annoncé que le manque de qualité de ses éoliennes était plus grave que prévu.
- Sa direction a reconnu que les réparations allaient coûter très cher : les investisseurs ont immédiatement réagi.
Le détail : c’est grave, très grave.
- C’est le CEO de Siemens Gamesa, la filiale du groupe spécialisée dans l’éolien, qui a fait ces aveux.
- « C’est un revers amer et grave », a concédé Jochen Eickholt, qui a expliqué que l’ampleur des défaillances des éoliennes du groupe était plus importante que prévu. Et que la réparation coûtera elle aussi plus cher que prévu : plus d’un milliard d’euros pour remettre les installations en état.
- Parmi les pistes d’explication, Eickholt a cité de possibles défauts de conception.
- Ces problèmes concernent les installations onshore, mais Siemens Gamesa rencontre aussi des difficultés pour augmenter les capacités de production dans ses parcs offshore.
- Le patron de Siemens Energy, Christian Bruch, n’a pas mâché ses mots. « Trop de choses ont été mises sous le tapis », a-t-il déploré, ajoutant que les problèmes de qualité étaient « plus graves » qu’il ne l’aurait cru possible ».
- Face à cette terrible désillusion, Siemens Energy a renoncé à toute possibilité d’enregistrer des bénéfices cette année.
Crash à Francfort
Réaction à la bourse : bardaf c’est l’embardée !
- La sanction des investisseurs n’a pas tardé. Vendredi, en milieu d’après-midi, l’action de Siemens Energy avait fondu de plus de 35% à la bourse de Francfort.
- Le groupe allemand a ainsi perdu plus de 6 milliards d’euros de capitalisation boursière en quelques heures.
- C’est la plus grosse chute à Francfort depuis la faillite du prestataire de paiements Wirecard, il y a trois ans.
Et après : ça ne risque pas de se calmer de sitôt.
- De l’avis de la plupart des analystes, les problèmes de Siemens Energy ne se résoudront pas rapidement.
- « Le groupe constate des taux de défaillance sur des composants d’éoliennes spécifiques plus importants que prévu initialement, ce qui entraînera des coûts de réparation plus élevés au cours des prochaines années. Cela aura également probablement un impact sur la trésorerie sur plusieurs années », ont notamment déclaré les analystes de Jefferies.
- Des prévisions d’ailleurs confirmées par la directrice financière de Siemens Energy elle-même : l’impact de ces problèmes se fera sentir au cours des cinq prochaines années, a-t-elle reconnu.
- Les experts de Citigroup ont quant à eux tenu à mettre davantage en lumière les sous-performances de Siemens Gamesa dans l’offshore. Ce serait un signal particulièrement inquiétant car c’est un secteur où le groupe s’est globalement toujours bien comporté.
