Une offre serrée et une demande en hausse. Malgré une reprise chinoise décevante, la demande de pétrole n’a jamais été aussi importante que cette année. Dans l’autre sens, l’OPEP+ fait tout ce qu’il peut pour limiter l’approvisionnement. La conséquence est inévitable : des prix à la hausse.
Dans l’actu : les prix du pétrole repartent à la hausse.
- Le baril de Brent, la référence en Europe, est en augmentation ce lundi matin et dépasse désormais la barre des 85 dollars. Le Baril de WTI est lui aussi en hausse à près de 82 dollars.
- La semaine dernière a vu une chute de 2% des prix du pétrole, interrompant ainsi 7 semaines de progression. Les raisons évoquées sont la hausse du dollar, face à la perspective de voir encore plusieurs hausses des taux d’intérêt de la part de la Fed, et les nouvelles inquiétudes de la crise immobilière en Chine.
- Cette baisse des prix du pétrole pourrait être la dernière alors que l’Arabie saoudite va prolonger en août et en septembre sa réduction de la production de pétrole. Au troisième trimestre, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’attend à une diminution de 2,2 millions bpj de la production mondiale et à un défaut de 1,2 million de bpj au quatrième trimestre, « avec un risque de faire encore monter les prix ».
- Ensuite, il y a la demande, et elle devrait être record selon l’AIE en 2023, malgré la faible reprise chinoise et le risque de récession en Occident. L’AIE s’attend à ce que la demande augmente de 2,2 millions de bpj en 2023, pour une moyenne record de 102,2 millions de bpj cette année.

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L’essentiel : seule une récession fera baisser les prix.
- « L’offre globale diminue, la demande augmente », a déclaré Stefano Grasso, expert des produits pétroliers, cité par Reuters. « À moins qu’il n’y ait une récession et que la demande ralentisse ou chute, l’OPEP+ est aux commandes. »
- Il reste toujours difficile de faire des prévisions sur les prix. Mais Goldman Sachs estime que le baril de pétrole pourrait atteindre la barre des 90 dollars, d’ici la fin de l’année, et même des 100 dollars en 2024. L’AIE a déjà fait savoir que le marché resterait tendu l’année prochaine.
- Les experts du GIS sont moins alarmistes, expliquant que les producteurs de pétrole gardent une grande marge de manœuvre, mais que le prix dépendra beaucoup de la croissance économique. Les projections ne voient pas le baril de WTI accrocher la barre des 90 dollars.

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