Depuis plusieurs jours, le prix du pétrole baisse. Cela montre que les craintes relatives à un potentiel embrasement du conflit israélo-palestinien sont moins vives. Mais ce n’est pas la seule explication.
Pourquoi le prix du pétrole en Europe est-il en chute ?

Pourquoi est-ce important ?
L'escalade du conflit israélo-palestinien provoquée par l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre fait craindre une envolée des prix du pétrole. Israël n'est pas du tout un acteur majeur, mais une contagion aux pays voisins et à l'ensemble du Moyen-Orient serait, elle, dangereuse.Dans l’actu : le prix du pétrole diminue.
- Depuis quatre jours, le prix du pétrole ne cesse de baisser en Europe.
Les chiffres : ça baisse, mais…
- Actuellement, le prix du baril de Brent (la référence en Europe) se situe juste en dessous des 87 dollars.
- En fin de semaine dernière, il était encore supérieur à 93 dollars : il n’a cessé de chuter depuis.
- Il reste toutefois toujours plus élevé qu’avant le nouvel embrasement du conflit israélo-palestinien. Le 6 octobre, la veille de l’attaque terroriste du Hamas en Israël, le baril de Brent coûtait 84 dollars.
- D’ailleurs, on est encore dans les niveaux les plus hauts de l’année. À son plus bas, à la mi-mars, il était sous les 73 dollars.
Les sombres perspectives économiques
Les explications : au-delà du conflit israélo-palestinien, l’indice PMI.
- A priori, on pourrait interpréter cette baisse du prix du pétrole comme liée à un relatif soulagement face à un conflit israélo-palestinien qui semble finalement ne pas s’exporter ailleurs dans la région. Cependant, il convient de rester prudent, tempère Vishnu Varathan, responsable de l’économie et de la stratégie à la Mizuho Bank.
- « (Ce n’est) certainement pas suffisant pour affirmer avec certitude que la prime de risque géopolitique associée au conflit Israël-Hamas s’est dissipée de manière significative et durable », écrit-il dans une note relayée par Reuters.
- Aussi, l’analyste considère que cette baisse est davantage imputable aux perspectives peu enthousiasmantes relatives à l’activité économique dans la zone euro.
- Ce mardi, l’indice PMI a chuté à 46,5 points. Son niveau le plus bas en près de trois ans. Si l’on exclut la période « Covid », il n’avait plus été si bas depuis… dix ans. Pour rappel, cet indice reflète les anticipations des patrons européens. Une récession dans la zone euro pour le second semestre n’est à nouveau pas à exclure.
- De quoi faire craindre une demande européenne de pétrole en berne. Et donc de faire fléchir les prix, commente Varathan.
Vers une nouvelle envolée ?
Contexte : ça pourrait vite remonter.
- Le baril de Brent n’est pas le seul à voir son prix reculer ces derniers jours. C’est aussi le cas du West Texas, la référence américaine, actuellement à 83,5 dollars. Et pour le coup, cela serait davantage imputable à la (toute relative) diminution des craintes sur le conflit au Moyen-Orient. Car les perspectives pour l’économie américaine sont, elles, encourageantes.
- Toutefois, rien ne dit que les prix mondiaux vont continuer de baisser dans les prochains jours. Ils restent sensibles à la moindre évolution du conflit israélo-palestinien, mais pas seulement.
- Mardi, l’American Petroleum Institute (API) a annoncé que les stocks américains de pétrole avaient diminué d’environ 2,7 millions de barils au cours de la semaine terminée le 20 octobre. Or, les analystes s’attendaient à ce qu’ils aient légèrement augmenté.
- Le gouvernement américain publiera d’autres données ce mercredi. Évidemment, toute mauvaise nouvelle concernant les réserves est susceptible de repousser les prix vers le haut.
- Autre élément qui pourrait faire remonter les prix mondiaux : l’émission record de bons d’État en Chine. À hauteur de 1.000 milliards de yuans (137 milliards de dollars), elle devrait soutenir le lent redémarrage l’économie chinoise. La demande aussi, et les prix du pétrole avec.