Principaux renseignements
- Les pressions salariales au sein de la zone euro s’atténuent en raison d’une réduction de la rémunération supplémentaire.
- La croissance des salaires négociés a ralenti, atteignant 3,5 pour cent au deuxième trimestre, son point le plus bas depuis fin 2022.
- La BCE s’attend à un nouveau ralentissement de l’inflation, car les ajustements résiduels des salaires réels seront probablement limités et la pression à la hausse sur la croissance des salaires négociés devrait diminuer.
Les pressions salariales au sein de la zone euro montrent des signes d’apaisement, principalement en raison d’une réduction des compensations supplémentaires versées en plus des salaires conventionnels. Cette tendance devrait contribuer à un nouveau ralentissement de l’inflation, selon une analyse publiée mercredi par la Banque centrale européenne (BCE).
Depuis plusieurs années, la croissance des salaires est importante, largement alimentée par la « dérive salariale », c’est-à-dire la différence entre les salaires négociés et les rémunérations effectivement perçues par les salariés. Des facteurs tels que les primes, les ajustements liés à l’inflation et l’augmentation du temps de travail ont contribué à cette dérive. Toutefois, les données récentes indiquent un rétrécissement de l’écart entre les salaires négociés et les salaires réels, ce qui suggère que les pressions inflationnistes s’atténuent, comme l’a prédit la BCE.
Les principales évolutions de la croissance des salaires
L’article du Bulletin économique de la BCE indique que le processus actuel de désinflation est témoin d’une diminution des pressions à la hausse provenant de la dérive des salaires. Cette modération de la croissance des rémunérations des salariés est attribuée à l’atténuation de la dérive salariale. Alors que la croissance des salaires négociés redeviendra un indicateur clé pour la BCE, les signes de décélération deviennent de plus en plus évidents.
Au deuxième trimestre, la croissance des salaires négociés a atteint 3,5 pour cent, contre 4,8 pour cent au cours des trois mois précédents. Il s’agit de son point le plus bas depuis la fin de l’année 2022. Bien que ce taux dépasse encore les 3 pour cent considérés comme compatibles avec l’objectif d’inflation de 2 pour cent de la BCE, la banque centrale prévoit un nouveau ralentissement pour permettre à la croissance des prix de revenir à son objectif d’ici la fin de 2025.
Implications pour l’économie de la zone euro
Cependant, l’Allemagne, la plus grande économie de la zone euro, prévoit des augmentations salariales significatives jusqu’en 2025, ce qui soulève des questions sur les perspectives de la BCE. La BCE note que la compensation de l’inflation étant de plus en plus intégrée dans les négociations salariales collectives, la forte croissance des salaires négociés a soutenu les niveaux actuels de croissance de la rémunération des employés. Malgré cela, la BCE estime qu’avec l’atténuation de la poussée inflationniste, tout ajustement résiduel des salaires réels sera probablement limité et la pression à la hausse sur la croissance des salaires négociés devrait s’atténuer.
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