Précipitation dans les supermarchés: Colruyt tente de calmer les esprits

Un peu partout dans le pays, les grandes surfaces sont prises d’assaut par des clients inquiets. La Première ministre a pourtant assuré hier que les magasins alimentaires ne seront pas fermés. Et ça vaut pour la Flandre, Bruxelles ou la Wallonie. Colruyt tente de rassurer par SMS.

Le rayons pâtes et riz au Delhaize de Nivelles.

Le message du Conseil national de sécurité semblait pourtant clair. Mais il faut croire que l’inquiétude prédomine chez certains. Dans toutes les régions du pays, les Colruyt, Delhaize et Lidl sont pris d’assaut par les clients.

Toujours les mêmes images: les rayons de pâtes et de riz sont vides, tout comme les rayons pour papier toilette. Il en va de même pour l’eau. Chacun se prépare à la quarantaine alors qu’il a bien été spécifié que ce n’était pas le cas.

Les gens ont attendu dès l’ouverture des portes, formant de nombreuses files. Des files qui se sont retrouvées aux caisses, soit totalement à contre-courant des consignes données la vieille et qui exigeait de respecter une distance de sécurité entre les personnes.

La situation devient tellement problématique que Colruyt a envoyé un SMS à ses clients: ‘Veillons ensemble à préserver le calme. Il n’est pas nécessaire de vous presser dans nos magasins. Tous les magasins Colruyt sont et restent ouverts selon les heures d’ouverture habituelles, ce samedi également. Il y a suffisamment de stock et tous nos collaborateurs réapprovisionnent les rayons en permanence. Cette tâche demande parfois un peu plus de temps, en raison de la grande affluence. Nous vous remercions pour votre compréhension. Être à votre service reste notre priorité. ‘

L’aversion au risque

Beaucoup s’amusaient des images qui venaient d’Australie, où on voyait les gens se précipiter sur le papier toilette. Un comportementaliste américain expliquait cette attitude par l’inquiétude et l’incertitude. Des sentiments tout à fait normaux.

Nous avons interrogé l’économiste de la KBC Johan Van Gompel: ‘La thésaurisation est le résultat de l’aversion au risque. La plupart des gens sont naturellement opposés au risque et veulent éviter à tout prix les pénuries. Ils n’aiment pas la rareté, surtout quand il s’agit de choses dont ils ont vraiment besoin. En accumulant en temps de crise, ils reprennent le contrôle de la situation. De cette façon, ils se protègent également contre les regrets ou la culpabilité.’

Mais il prévient: ‘Bien que le comportement puisse être rationnel d’un point de vue individuel, la thésaurisation a des conséquences négatives potentielles au niveau macroéconomique et sociétal’, explique Van Gompel. La chaîne d’approvisionnement du secteur de la distribution est inutilement confuse et surtout: les personnes qui ont le plus besoin des produits, comme les professionnels de la santé dans le cas des masques, ou les personnes âgées moins mobiles dans le cas des produits de base, risquent d’être laissées de côté.’

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