Le prix du métal rouge est inférieur de 30 % à celui de mars en raison de la diminution de la demande chinoise.
A la bourse des métaux de Londres, appelée London Metal Exchange (LME), le cuivre se négocie actuellement à son prix le plus bas depuis novembre 2020. Le métal de transition, qui est un indicateur clé de la santé de l’économie mondiale, continue de montrer des signes de volatilité. Les acheteurs industriels voient la valeur de leurs stocks varier fortement.
Le métal rouge est souvent appelé « Dr Copper » sur les marchés financiers, car il est considéré comme un prédicteur des tendances économiques. En effet, de nombreux produits essentiels, tels que les smartphones, contiennent du cuivre, et le métal est considéré comme l’une des matières premières les plus échangées au monde.
Nouveaux confinements en Chine?
Comme ces deux dernières années, le prix du cuivre est fortement influencé par la demande des usines en Chine, la « manufacture du monde ». Le sous-variant BA.5.2 d’Omicron, hautement contagieux, a été découvert en Chine cette semaine et Shanghai a de nouveau enregistré une hausse inquiétante des infections. Les Chinois retiennent leur souffle en attendant de nouveaux confinements, ce qui fait hésiter les acheteurs de ce métal.
Bien que le prix du cuivre ait atteint un sommet en mars, les confinements en Chine ont commencé à provoquer une forte baisse des prix à partir d’avril. Les craintes du marché concernant une récession économique à l’Ouest alimentent également ce déclin.
La Chine, quant à elle, mise sur des plans de construction d’infrastructures pour atteindre ses objectifs de croissance ambitieux pour cette année. Un fonds d’État d’une valeur de 75 milliards de dollars a été créé pour financer les nouvelles infrastructures. Cela nécessitera beaucoup de cuivre.
Il est peu probable que la Chine puisse parer au ralentissement économique
Mais cela mettra-t-il fin à la fluctuation du prix du cuivre ? Au cours de la crise de 2008, le gouvernement central avait annoncé un plan de relance d’une valeur de 586 milliards de dollars pour stimuler l’économie. Le prix du cuivre a finalement atteint un fond cette année-là, après une forte baisse.
Les mesures de relance chinoises de 220 milliards de dollars annoncées début juillet aideront sans aucun doute le prix du cuivre, mais pourraient ne pas avoir le même effet qu’en 2008. La dette publique de la Chine est aujourd’hui beaucoup plus élevée qu’en 2008 (près de 70% du PIB, contre 27% à l’époque). De plus, l’économie chinoise souffre encore de la politique zéro-covid et de la crise de son secteur immobilier.
Il semble peu probable que la Chine soit en mesure de protéger ses points faibles et, dans l’intervalle, de financer suffisamment de nouveaux projets pour compenser le ralentissement économique mondial.
(CP)