Pourquoi le maire d’Helsinki songe très sérieusement à rendre sa ville anglophone

Le maire d’Helsinki a lâché une petite bombe dans le plus grand quotidien finlandais. Il envisage de rendre sa ville anglophone. Pour des raisons économiques.

Dans une interview accordée au Helsinki Sanomat, Juhana Vartiainen, ancien député libéral-conservateur désormais maire d’Helsinki, a fait part de son désir de rendre sa ville anglophone.

Dans la constitution finlandaise, il n’y a pourtant que deux langues officielles: le finnois et le suédois. En ajouter une troisième à la capitale n’est donc pas du ressort de son maire. Mais il juge l’idée très intéressante, d’un point de vue économique. Il estime que cela pourrait aider son pays à mieux aborder la (difficile) reprise post-pandémie.

Attirer les travailleurs étrangers

Si elle est un formidable terreau à startups, notamment numériques (pensez à Nokia, à Linux ou aux SMS), la Finlande risque de voir sa croissance pourrait être sérieusement par le manque de main-d’œuvre, rapporte le Guardian. Pour y palier, le pays – et, ici, M. Vartiainen – aimerait compter sur les jeunes étrangers qui viennent faire leurs études dans leurs universités. Mais qui s’en vont une fois le diplôme en poche.

Ainsi, selon les chiffres du gouvernement, plus de 36% des étudiants étrangers en Finlande quittent le pays dans l’année qui suit l’obtention de leur diplôme. Ils avancent principalement trois raisons pour expliquer leur départ: la bureaucratie liée à l’immigration, la fiscalité élevée et les difficultés linguistiques.

D’après le maire d’Helsinki, arrivé à la tête de la ville en juin dernier, les efforts déployés par la ville et le pays jusqu’à présent pour attirer et retenir les professionnels étrangers ont été « un terrible échec », ajoutant que la conscience politique de la nécessité d’une immigration fondée sur l’emploi ne s’est imposée que très lentement.

L’anglais comme solution

Les employés du secteur public finlandais doivent être bilingues (finnois et suédois). Bon nombre d’entreprises exigent quant à elles la maîtrise du finnois. Une langue réputée pour être très difficile à apprendre pour les étrangers.

C’est pourquoi, en ajoutant l’anglais comme troisième langue officielle de la ville, le maire d’Helsinki espère la rendre bien plus attrayante pour les étrangers. « Helsinki pourrait être ville anglophone, où les personnes qui parlent anglais n’auraient pas besoin de parler finnois ou suédois », a expliqué M. Vartiainen.

En outre, pour que la langue s’installe réellement parmi les citoyens, il a proposé que l’anglais commence à être enseigné dans les écoles maternelles et primaires.

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