Pourquoi AB InBev est si durement impacté par le coronavirus

Depuis le début de l’épidémie de covid-19, les ventes de bières se sont effondrées en Chine. Et l’entreprise belgo-brésilienne AB InBev en fait les plus grands frais.

Jeudi, le CEO d’AB InBev, Carlos Brito, a annoncé que le groupe pourrait connaître une chute de 10% de ses bénéfices au premier trimestre 2020, à cause du coronavirus. Au total, l’épidémie pourrait coûter au géant brassicole 285 millions de dollars (261 millions d’euros) de chiffre d’affaires rien que pour janvier et février. Il ne s’agit cependant pour l’instant que d’une estimation. Tout dépendra de l’évolution de la maladie.

Dans la foulée, l’action du groupe a plongé de près de 11% à la Bourse de Bruxelles, ce qui correspond à une perte de valeur d’environ 13,7 milliards d’euros en une seule séance.

Le bar (chinois) est fermé

À cause du covid-19, les ventes de bières sont en chute libre en Chine. La maladie s’était déjà fortement propagée lors du Nouvel An chinois. La fête n’était donc pas au rendez-vous et les Chinois n’ont acheté que très peu de bière. De plus, les débits de boisson doivent rester portes closes. Avec un virus aussi contagieux, on peut comprendre que les citoyens n’aient pas trop envie de se regrouper dans des espaces fermés.

Le grand patron d’AB InBev espère que les régions les moins touchées de Chine pourront rouvrir leurs commerces rapidement. Il s’attend à ce que les ventes reprennent au deuxième trimestre, comme il l’explique dans une interview publiée dans L’Echo ce vendredi.

En ce qui concerne les autres pays touchés par le coronavirus, Carlos Brito ne s’inquiète pas trop. Il estime (ou espère?) que l’expérience de la Chine va servir d’exemple pour éviter une propagation ailleurs.

Bières premiums

Le gros problème d’AB InBev, c’est que la Chine est un marché important pour le plus grand groupe brassicole du monde. Deux des ses célèbres boissons y sont considérées comme des bières de qualité.

La Budweiser, une bière légère américaine, fait partie de la catégorie premium. Elle est même plus souvent consommée bue en Chine qu’aux Etat-Unis.

Quant à la Stella Artois, un pur produit belge, elle est considérée comme une bière ‘super-premium’.

Cette classification permet à AB InBev de vendre ces deux marques de bière plus chères que sur d’autres marchés où elles sont moins valorisées. D’où le coup particulièrement dur que doit aujourd’hui encaisser le géant mondial.

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