Peut-on vraiment respecter les règles sanitaires dans les bars? Une étude sème le doute…

Les bars et les restaurants ont été les premiers établissements à fermer durant la crise. Et à part une petite réouverture pendant l’été, ils gardent encore aujourd’hui porte close. Et cette nouvelle étude écossaise ne va pas arranger leurs affaires, puisqu’elle affirme qu’il est pratiquement impossible de faire respecter les règles sanitaires dans les bars, surtout en soirée.

Tout comme en Belgique, les bars en Écosse ont pu rouvrir pendant l’été. Le professeur Niamg Fitzgerald de l’Université de Stirling a eu l’idée d’évaluer le respect des règles sanitaires dans 29 établissements. Le but était de connaitre les risques, mais aussi de savoir si les gérants étaient capables de faire respecter les règles. Lors d’un entretien préliminaire, ils avaient d’ailleurs précisé qu’ils étaient habitués à gérer les consommateurs.

Cependant, les conclusions de l’étude sont assez négatives. Seul un bar a réussi à faire respecter les mesures. Les autres n’ont pas pu empêcher les clients de dépasser les limites. Ils avaient pourtant bien organisé les lieux, en laissant par exemple plus d’un mètre d’espace entre les tables et en séparant les clients du bar.

Mais ces arrangements n’étaient pas suffisants, relate CNN. Dans certains endroits, le passage était trop exigu pour se croiser en conservant la distanciation sociale. C’était notamment le cas pour se rendre aux toilettes. En outre, les clients ne faisaient généralement pas attention à la limite à respecter pour commander au bar. Ils se précipitaient un peu trop près des serveurs. Enfin, les serveurs, bien qu’ils soient obligés de le porter, enlevaient régulièrement leur masque pour s’adresser aux clients. Ce qui est finalement contre-productif, bien qu’il soit certain qu’avec un masque, la communication passe beaucoup moins bien.

Désinhibition

La situation devenait réellement incontrôlable en soirée. Sous l’effet de l’alcool, les clients perdaient leur inhibition et oubliaient toutes les règles sanitaires. Ils n’hésitaient pas à passer d’un groupe à l’autre, à rencontrer de nouvelles personnes, à se faire la bise et des câlins, à chanter, à crier, etc. Des comportements qui augmentent les risques d’être contaminé.

Le personnel n’arrivait pas à empêcher ces attitudes. ‘La plupart du temps, ils n’ont même pas essayé’, expliquent les chercheurs. Le problème est que les bars ne sont pas habitués à réagir à de tels comportements. Ils savent comment faire sortir quelqu’un qui a trop bu et qui devient méchant. Mais ils ne savent généralement pas comment se comporter quand les gens sont joyeux. ‘Ils s’amusent simplement. Ce n’est pas le genre de situations dans lesquelles le personnel aurait dû intervenir auparavant’, souligne l’étude.

Contrairement aux magasins, les bars sont des espaces principalement sociaux qui se veulent conviviaux. Il est donc difficile de les ouvrir sans risque de nouvelles contaminations.

Selon l’étude, un couvre-feu peut limiter les risques, puisque les clients boivent surtout en soirée. Il faudrait aussi limiter le nombre de clients dans les bars. Par ailleurs, les chercheurs pensent qu’il serait utile de prévoir des aides pour les bars qui ne pensent pas pouvoir rouvrir dans le respect strict des règles sanitaires. Mais avant même de penser à une réouverture, le rapport indique qu’il faut s’assurer que le nombre de transmissions soit assez bas et qu’il soit facilement possible de retracer le lieu de contamination.

Plus