Le peso mexicain a été une des seules monnaies à gagner contre le roi dollar en 2022, mais restera-t-il sur sa lancée l’année prochaine ?

Belle performance du peso contre le dollar : une hausse de 5% contre le billet vert cette année. Mais des vents contraires commencent à apparaître, qui devraient couper la devise mexicaine dans son élan.

Pourquoi est-ce important ?

2022 sera une année où toutes les principales monnaies ont été perdantes contre le dollar. Quelques-unes ont toutefois ont pu tirer leur épingle du jeu.

Les faits : Grosse année pour le dollar, mais le peso mexicain a fait encore mieux.

  • Le roi dollar a été particulièrement fort en 2022. Sur l’indice du dollar, où il est comparé à plusieurs autres monnaies, il était à son niveau le plus élevé en 20 ans. Parallèlement, d’autres monnaies ont plongé.
    • L’euro est par exemple passé sous la parité, une première en vingt ans. Le yen est passé sous 150 pour un dollar, une première depuis les années 80-90. Le yuan a glissé à moins de 7,30 pour un dollar, le plus bas depuis 2008. La livre britannique glissait vers la parité aussi, un niveau plus vu depuis les années 80. Depuis, ces monnaies remontent la pente, mais elles sont toujours dans le rouge par rapport au billet vert, comparé au début de l’année.
  • Mais d’autres monnaies ont fait mieux que le dollar. C’est le cas pour les devises des pays du Caucase et d’Asie Centrale, sous stéroïdes avec l’afflux de capitaux et de citoyens russes qui fuient le pays. Mais c’est aussi le cas pour le peso mexicain, qui a gagné 5% sur le billet vert et fait sa meilleure performance depuis dix ans, rapporte Reuters.

Le détail : Pourquoi le peso était-il meilleur que le dollar ?

  • La raison de cette bonne performance était la même que celle du dollar (par rapport à l’euro, par exemple) : les hausses des taux d’intérêts de la part de Banque centrale. Mexico City a commencé plus tôt que Washington (juin 2021), et est allé plus loin (10,5%).
    • Des taux d’intérêt élevés attirent les investisseurs en obligations, qui auront un rendement plus élevé sur le papier de dette (surtout comparé aux calamités qui se sont abattues sur le marché boursier, qui ont d’ailleurs poussé les investisseurs vers les obligations). Cela crée de la demande pour la devise du pays et fait augmenter son cours.
  • Autre raison qui porte le cours du peso : le commerce avec les États-Unis, les exportations et les investissements étrangers au Mexique.
  • Dans tous les cas, c’est une bonne nouvelle pour la devise, car elle a connu des périodes beaucoup moins stables.

L’essentiel : la fin de la position de force ?

  • La Banque du Mexique devrait bientôt arrêter les hausses des taux d’intérêt. La Fed de son côté devrait encore continuer à serrer la vis – une différence dans laquelle le rallye du peso devrait se calmer et le dollar gagner du terrain sur son voisin.
  • Deuxième vent contraire : la récession aux États-Unis, qui pourrait tomber sur le pays dès l’année prochaine. Elle aura un impact sur le commerce et les investissements. Il y a également une politique commerciale mexicaine en matière d’énergie, jugée comme protectionniste et nationaliste, qui sème la discorde entre le pays et ses partenaires, le Canada et les États-Unis. Un commerce moins flamboyant aurait en tout cas un impact sur la monnaie.
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