On sait finalement pourquoi certaines personnes sont en pleine forme, même après n’avoir que très peu dormi

Pour un petit groupe de privilégiés, peut-être 1% à 3% de la population, dormir est une perte de temps, et ils se contentent de seulement cinq ou six heures de sommeil par nuit, sans avoir besoin de compenser ces habitudes nocturnes par une sieste en journée, ou par une consommation accrue de caféine.

Les scientifiques qui ont précédemment étudié ces petits dormeurs ont découvert des individus très énergiques et polyvalents. Jusqu’à présent, nous ne savions que très peu de choses à propos de cette élite du sommeil constituée d’individus extravertis, optimistes et ambitieux. Cependant, une variation du gène hDEC2 avait précédemment été identifiée chez deux courts dormeurs.

Récemment, une nouvelle étude de l’American Academy of Sleep Medicine semble avoir trouvé la raison pour laquelle certaines personnes sont capables, après cinq ou six heures de sommeil, de rester constamment productives pendant la journée sans pour autant présenter de symptômes de privation du sommeil. Cette faculté trouverait ainsi son origine dans la mutation du gène BHLHE41, la variante p.Tyr362His.

Les scientifiques ont travaillé avec 100 paires de jumeaux et ont identifié une mutation du gène qui permet non seulement de fonctionner avec une quantité moindre d’heures de sommeil, mais également de moins ressentir les effets de la privation de sommeil, même après une nuit blanche. Lors de l’étude, les jumeaux pourvus de la variante génétique du gène BHLHE41, la variante p.Tyr362His, n’ont eu besoin en moyenne que de 5 à 6 heures par nuit. Par contre, les jumeaux sans mutation génétique ont dormi en moyenne une heure et cinq minutes de plus. En outre, ces derniers ont éprouvé plus de difficulté à rester performants après une privation de sommeil de 36 heures. La performance cognitive des deux groupes de jumeaux a été mesurée au moyen de tests de vigilance psychomotrice. Après une période de privation de sommeil prolongée, les jumeaux sans variante génétique ont dormi en moyenne 9,5 heures tandis que leurs frères ou sœurs n’ont dû dormir que 8 heures pour récupérer.

« Ce travail fournit la preuve de l’existence d’une seconde variante génétique fondamentale associée à la privation de sommeil et démontre pour la première fois le rôle du gène BHLHE41 dans la faculté de résistance à la privation de sommeil chez les humains », a expliqué le Docteur Renata Pellegrino, auteure principale de cette étude, responsable principale du Centre de génomique appliquée du Children’s Hospital of Philadelphia. « La mutation génétique a été associée à une résistance aux effets neurocomportementaux de privation de sommeil », souligne encore Pellegrino.

Toutes lespaires de jumeauxétaientdu même sexe. 59pairesétaient identiques, tandis que 41 jumeaux étaientdizygotes c’est-à-dire des jumeaux formés à partir de deux zygotes séparés de chaque parent.

« Cette étude montre que notre besoin de sommeil est un besoin biologique et qu’il ne s’agit pas d’une préférence personnelle», précise le Docteur Dr Timothy Morgenthaler, président de l’American Academy of Sleep Medicine Président Dr Timothy Morgenthaler. « La plupart des adultes semblent avoir besoin d’au moins sept heures de sommeil de qualité chaque nuit pour jouir d’une santé florissante, pour maintenir leur productivité et leur vigilance diurne ».

Enfin, l’American Academy of Sleep Medicine fait remarquer que six heures de sommeil ou moins n’est tout simplement pas assez pour ceux qui n’ont pas de mutation génétique et n’est pas sans risque pour leur santé.

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